Selon un rapport de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) , la pureté des eaux minérales du groupe Nestlé, y compris les marques Vittel et Contrex, exploitées dans les Vosges, est mise en question. Ces eaux pourraient être contaminées par des pesticides, des bactéries et d'autres contaminants. Les réactions ne se sont pas fait attendre dans la région.
Dans une note de l'Anses adressée en octobre 2023 au gouvernement, que nos confrères de Franceinfo et du journal Le Monde ont dévoilé ce 4 avril 2024, des experts mettent en doute la pureté des eaux minérales du groupe Nestlé.
L'eau contenue dans les bouteilles des marques Vittel, Perrier, Contrex et Hépar serait contaminée par des pesticides, des bactéries et des contaminants.
De son côté, l'Anses indique avoir été saisie en 2023 par la Direction Générale de la Santé (DGS) pour le compte des ARS Grand Est et la région Occitanie "d’une demande d’appui scientifique et technique, en vue de déterminer les conditions d’une surveillance renforcée de filières d’eau conditionnées. Cette demande faisait suite à des constats, par les ARS, de dégradations de la qualité microbiologique et chimique de certaines ressources en eau, pouvant impliquer le recours à des traitements de l’eau".
Sur la base des résultats d'analyses transmis par les deux ARS (Agence Régionale de Santé) , l'Anses a formulé un diagnostic : "il atteste d’un niveau de confiance insuffisant concernant l’évaluation de la qualité des ressources, au regard de la variabilité des contaminations et la vulnérabilité microbiologique et chimique de ces eaux. Du fait de ce diagnostic, l’Agence a recommandé un plan de surveillance renforcé relatif aux ressources en eaux exploitées, en particulier sur les indicateurs microbiologiques et tout spécialement ceux relatifs aux virus."
Le collectif Eau 88 réagit
En Lorraine, et dans les Vosges particulièrement, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le collectif Eau 88, par la voix de Bernard Schmitt, estime au micro de notre confrère David Bailly : "en lisant les rapports de la cellule investigation Radio France, de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et maintenant L'Anses, on peut déjà dresser un premier constat. Compte tenu des pollutions bactériennes et chimiques, cette eau n'est plus vendable avec l'appellation "eau minérale naturelle". S’il y a un risque sanitaire, il faut arrêter de vendre cette eau. On ne plaisante pas avec la santé humaine.
La CGT s'inquiète
De son côté, la CGT de l'entreprise Nestlé Waters dans les Vosges, se dit surprise de cette annonce, dans un communiqué : " l’ARS, organisme d’État, via de nombreux contrôles sur nos eaux et nos forages, garantie la sécurité alimentaire de nos eaux embouteillées. Il nous paraît inconcevable qu’elle a autorisé leur commercialisation si la qualité sanitaire n’était pas assurée. La CGT rappelle que derrière nos marques, il y a des travailleurs, qui, avec toute leur conscience professionnelle et le respect des procédures demandées par leur employeur, produisent des bouteilles d’eaux qui doivent être de qualité. Si enfin, il apparaissait que des dirigeants de Nestlé ont trompé l’État, les consommateurs, les salariés et leurs représentants, ils devront répondre de leurs agissements." La CGT demande la tenue d’un CSE Extraordinaire.
En janvier dernier, l'IGAS avait déjà pointé Nestlé pour avoir utilisé des méthodes de filtrage illégales sur ses eaux minérales.
Nestlé affirme dans un communiqué que "la qualité et la sécurité de ses eaux minérales naturelles a toujours été garantie et reste notre priorité absolue. Les eaux minérales naturelles mises en bouteille par Nestlé Waters France peuvent être consommées en toute sécurité et leur composition minérale est conforme à leurs étiquetages."