Drogue au volant : faux contrôle positif, mais vrai retrait de permis

Un vosgien de 44 ans s'est vu retirer son permis de conduire le 30 janvier 2023 suite à un contrôle de stupéfiants en Haute-Saône qui s'est révélé positif. Malgré la production de tests urinaires et sanguins négatifs fournis peu après, il n'a pas pu récupérer son permis de conduire. Il a décidé de saisir un avocat.

Le 30 janvier 2023, un salarié d'une entreprise de Saint-Nabord dans les Vosges qui se rendait en stage à Lyon est arrêté par les gendarmes en Haute-Saône. En ce début d'après-midi-là, les forces de l'ordre procèdent à un dépistage de stupéfiants à l'aide d'un test antigénique salivaire. Ce test s'avère positif au THC, une des molécules contenues dans le cannabis, interdite au volant.

J'ai été très surpris, car n'étant ni fumeur, ni consommateur de drogue, je me demande comment c'est possible ?

Damien, automobiliste vosgien

Comme le veut la réglementation, les gendarmes effectuent alors un deuxième test salivaire pour envoi au laboratoire. "J'ai été très surpris", raconte Damien, "car n'étant ni fumeur, ni consommateur de drogue, je me demande comment c'est possible. On sait qu'avec les tests antigéniques, il y a beaucoup de faux-positifs. Ce qui me travaille, c'est le deuxième test salivaire, envoyé en laboratoire, qui est revenu positif. On m'a dit que c'était positif, mais on ne m'a pas notifié le taux." Son permis lui est alors retiré sur le champ.

Tests urinaire et sanguin négatifs

Le soir-même, de sa propre initiative, Damien se rend dans un laboratoire pour effectuer un test urinaire qui ressort négatif. Mais entre-temps, la gendarmerie l'informe que compte tenu du résultat positif du test salivaire de laboratoire, son permis lui est enlevé pour une durée de cinq mois. "Heureusement que j'ai des moyens de transports pour aller travailler. J'ai des collègues avec qui je fais du covoiturage parce que sinon quelqu'un qui a besoin de son permis dans un cas comme ça, comment il fait ?", s'étonne le quadragénaire. 

Face à cette situation, Damien conteste le résultat du test et s'en va faire cette-fois ci un prélèvement sanguin le lundi 6 février pour une fois encore prouver sa bonne foi. Les résultats négatifs sont immédiatement transmis à la gendarmerie, mais pour l'heure cet habitant des Vosges n'a toujours pas récupéré son permis. Pour prouver sa bonne foi, Damien Riblet nous a fourni les copies de ses tests négatifs. Malgré les demandes de son avocat spinalien, Maître Pierre-André Babel, la préfecture de Haute-Saône et la gendarmerie se renvoient la balle dans ce dossier. 

"Même si je pourrais demander une réparation financière, moi, je veux juste qu'on m'explique et qu'on me rende mon permis. Le stage que je devais faire, il a été annulé et ce n'est pas rémunéré. Les personnes de mon entreprise qui sont venues me chercher -à 70 km de mon lieu de travail-  ce sont des heures perdues pour mon patron. Et puis il y a du préjudice moral : avoir un permis suspendu pour quelque chose que je n'ai pas fait. À travers mon histoire, j'espère aider des gens qui sont dans le même cas que moi, car je pense que je ne suis pas le seul dans ce cas."

L'affaire qui intervient au moment où le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin envisage de retirer les 12 points du permis de conduire à ceux qui roulent sous l'emprise de stupéfiants. Une réponse politique à l'émotion suscitée par le dramatique accident de la route provoqué par l'humoriste Pierre Palmade, qui conduisait après avoir consommé de la cocaïne.

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