Les pompiers volontaires des Vosges et l’union départementale de la CGT ont manifesté ce vendredi 25 octobre à Épinal, pour dénoncer le "management brutal" du SDIS 88 et réclamer "la fin de l’omerta" dans leur corps professionnel.
Les assises des maires de France se tenaient à Épinal (Vosges) ce vendredi 25 octobre. À cette occasion, les sapeurs-pompiers volontaires des Vosges en ont profité pour organiser une manifestation devant le centre des congrès et interpeller les élus sur la santé mentale et physique des sapeurs-pompiers.
"Il faut avoir du courage managérial et oser. Il faut oser changer les choses", affirme Bruno Menard, secrétaire général du syndicat des pompiers Volontaires, qui dénonce un management brutal de la part de certains cadres du Service départemental d'incendie et de secours des Vosges (SDIS88), mais aussi une atmosphère globale qui pourrait avoir des conséquences sur la bonne tenue du service.
Menaces et sanctions disciplinaires
"C’est quand même un phénomène très particulier, car ce sont les sapeurs-pompiers volontaires, dont ce n’est pas la profession, qui montent au créneau et qui disent : attention, on va droit dans le mur. Notre système de sécurité civile est en train de s’effondrer, et ça va être une catastrophe pour tout le monde", alerte Bruno Menard.
En finir avec la loi du silence
Amandine Boulanger, coordinatrice départementale CGT Vosges, dénonce également les conditions de travail des sapeurs-pompiers dans les Vosges : "certains pompiers subissent des menaces et des sanctions disciplinaires déguisées. Ils font régner une chape de plomb pour les empêcher de dénoncer certains faits, et les garder sous pression."
Une idée partagée par Bruno Menard : "On est dans un système qui est pire que l’armée. On n’a pas le droit de parler. Ceux qui parlent finissent comme moi, avec une non-reconduction de contrat : merci et au revoir, on ne veut plus de vous". Une culture du silence que l’on retrouve, selon lui, dans d'autres services départementaux d'incendie et de secours et qu’il faut à présent dépasser.
Huit plaintes depuis novembre 2023
Pour rappel, au SDIS88, huit plaintes ont été déposées contre X. Des officiers sont accusés de harcèlement moral, violences ou menaces. L’affaire remonte à novembre 2023. La préfète des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, avait diligenté une enquête pour évaluer les raisons de la situation sociale dégradée au sein du SDIS88. En mars 2024, la préfète qui avait reconnu des faits graves mais isolés, a rendu publiques les conclusions du rapport rédigé par l’inspection générale de la sécurité civile qui sont pour partie favorable à la direction actuelle du SDIS.