Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, s’est rendu dans le centre hospitalier de Remiremont, dans les Vosges, ce lundi 4 décembre. L’hôpital est actuellement secoué par une série de décès suspects. Une douzaine de plaintes ont été déposées. Une visite pour entendre les victimes mais aussi soutenir les soignants.
Depuis plus d’un an, les plaintes pour homicide et blessures involontaires contre l'hôpital de Remiremont se multiplient. Dans ce contexte tendu, Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé s’est rendu sur place dans l’après-midi du lundi 4 décembre 2023, pour échanger avec le personnel soignant et administratif. Au total, depuis mai 2022, une douzaine de plaintes ont été déposées contre l'établissement.
Ce lundi, plusieurs familles et proches de disparus ont fait le déplacement pour “accueillir” le ministre. Angélique Souque, dont la mère est décédée en juillet 2022 à l’hôpital de Remiremont dans des circonstances suspectes, et son avocate Maître Nancy Risacher ont pu s'entretenir avec Lucie Ligier, conseillère établissements de santé auprès du ministre. “Jusqu'à présent, on ne nous accordait pas la moindre attention et les familles des personnes disparues se sentaient humiliées. Nous avons été entendus. On attend des actes maintenant”, insiste l’avocate des familles des victimes.
Il faut prouver que l'hôpital public est à la hauteur
Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention
Après un entretien avec les personnels hospitaliers, le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, a échangé durant quelques minutes avec les proches des victimes. “Je redis ma confiance dans l'hôpital public. On a connu de grosses difficultés à Remiremont mais nous sommes dans une dynamique de reconstruction et de reprise, où la sécurité et la qualité de la prise en charge sont totales. Nous pensons évidemment aux événements indésirables graves qui se sont produits ici mais il faut prouver que l'hôpital public est à la hauteur”, a déclaré le ministre au micro de France 3 Lorraine.
Créée par les trois filles de Martine Souque, morte à l'âge de 67 ans après avoir été opérée d'une fracture du fémur, l’association AJC pour elles compte une vingtaine de membres, principalement des victimes et leurs proches. “On a surtout voulu faire parler de notre combat. Quelques minutes d’échanges ne suffiront pas, on veut la vérité sur ce qu’il s’est passé. S’il y a eu des négligences de la part des médecins et du personnel hospitalier, on veut des sanctions, voire une impossibilité d’exercer”, martèle Angélique Souque.
Il y a un besoin de transparence, nous souhaitons un procès et des réponses
Maître Nancy Risacher, avocate des parties civiles
Plusieurs enquêtes sont en cours mais les familles des personnes décédées attendent toujours d'en savoir davantage. “La première plainte suite à un décès suspect remonte à mai 2022, il y a déjà vingt mois. Nous attendons de la visite du ministre et de cet éclairage national que la lumière soit enfin faite sur ces affaires. Il y a un besoin de transparence, nous souhaitons un procès et des réponses. La situation est catastrophique à Remiremont, mais le problème ne concerne pas que notre région, tous les hôpitaux publics de France sont dans un délabrement lamentable”, conclut Maître Nancy Risacher.
Depuis plusieurs mois, l’avocate des familles des victimes déplore un manque de moyens et de personnels à l’hôpital de Remiremont ainsi que l'épuisement des équipes soignantes. Fin octobre 2023, la direction de l’hôpital reconnaissait elle-même une “situation d'échec”.