Saint-Dié-des-Vosges : la start-up Recy'clo reconditionne des vélos électriques pour les revendre

Un vélo électrique à moitié prix, ça vous tente ? C’est ce que souhaite proposer la nouvelle start-up Recy'clo d’ici un an. Jean-Marc Pierret a installé son atelier de reconditionnement en février 2021 dans l’Esat des Alisier à Saint-Dié , avec le soutien de La Poste.

Début 2021, Jean-Marc était encore directeur d‘exploitation à La Poste à Saint-Dié. Après avoir gagné un concours interne d’intraprenariat, il a démarré mi-février une petite entreprise de recyclage de vélos. Une start-up financée par La Poste qui espère bien que le projet tiendra la route, afin de démarrer une nouvelle filiale. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y a pas encore de grosse filière de recyclage organisée pour les vélos électriques en France.

Un recyclage écologique

L’économie circulaire pour Jean-Marc, ce n’est pas un effet de mode, c’est un art de vivre. Depuis toujours ce Vosgien, bricoleur, essaye de donner une deuxième vie à tout ce qu’il touche. Au départ, il recyclait les vélos de son entreprise, dans son garage, pour sa famille et ses amis. Et de fil en aiguille, il a fini par imaginer une filière de recyclage qui permettrait à tous les loueurs de vélos électriques -et aux entreprises comme La Poste- de ne pas les jeter à la poubelle. Quand on sait qu’un vélo électrique a une durée de vie moyenne de cinq ans, on imagine bien le potentiel !

J'ai eu envie de créer cette filière de recyclage, car je n'aime pas le gâchis.

Jean-Marc Pierret, créateur de la Start-Up Recy'clo

Pour le moment, la cinquantaine de vélos électrique à reconditionner provient essentiellement de La Poste, mais l’idée est de récupérer les flottes disponibles dans de grandes entreprises à l'échelle nationale. Jean-Marc aimerait bien récupérer notamment les vélos loués au grand public en région parisienne.

Comme Jean-Marc aime faire les choses bien, il a misé sur un reconditionnement le plus écologique possible. Il commence par réutiliser un maximum de pièces d’occasion prélevées sur les vélos et limite les achats neufs à la sécurité. Pour laver et dégraisser les pièces de vélo, il a loué une fontaine spéciale, sans solvant, avec un produit biologique qui peut être recyclé et rejeté dans les égouts. Et pour cela il est allé la chercher en Allemagne.

Côté peinture, il a également trouvé un procédé moins polluant. Le traditionnel duo solvant-peinture a été remplacé par des billes inox réutilisables et un thermolaquage sans solvant. Cerise sur le gâteau, l’entreprise Thermolaque est située à seulement quinze minutes de l'atelier de Jean-Marc, ce qui réduit l'empreinte carbone pour la rénovation des cadres.

Un projet social et inclusif

Outre son côté écolo, le projet Recy'clo favorise aussi l’inclusion. L’atelier qui est installé au sein de l’Esat des alisiers, emploie déjà quatre personnes déficientes intellectuellement et bientôt plus d’une dizaine. Pour le directeur, Xavier Otter, c’est une occasion de faire monter les travailleurs en compétences, et leur permettre d’effacer leur handicap aux yeux de la société.

Si le projet de Jean-Marc a pu démarrer aussi rapidement, c’est que La Poste compte sur lui pour développer une nouvelle filière. Recy'clo a d’ailleurs gagné le concours d’intraprenariat du groupe en 2020. Du coup, il bénéficie d’un investissement de 100.000 euros et d’un accompagnement personnalisé pour structurer son entreprise par des cabinets de coach parisiens. Il conserve par ailleurs son salaire. Des conditions très confortables pour démarrer une activité. Jean-Marc a un an pour faire ses preuves, après quoi il peut soit réintégrer La Poste, soir démarrer une nouvelle filiale pour sa société, ce qu’il espère profondément.

Le but est de proposer des vélos électriques à moitié prix… Soit moins de 1.000 euros.  La ville de Saint Dié et des entreprises locales sont déjà intéressées…
Les particuliers pourront aussi y accéder. Bilan dans douze mois.

 

Pénurie mondiale de pièces et de vélos électriques, un an d'attente

La Start-up Recy’clo commence dans un contexte particulièrement tendu. Entre les primes de 50 euros du gouvernement qui ont boosté la réparation des vélos, et la crise du Covid qui a ralenti la fabrication et la livraison de pièces venant d’Asie, réparer ou fabriquer un vélo électrique aujourd’hui est devenu très compliqué.
Jean-Marc a d’ailleurs démarré presque deux mois plus tard son atelier à cause de la pénurie de pièces détachées. Il est très compliqué aujourd’hui de se fournir  en dérailleurs, roue libre, freins et levier de frein par exemple.
Jean-Marc, les magasins de vélos et même des fabricants comme Cycleurope ont dû se rabattre sur des anciens modèles de pièces détachés pour continuer à fournir leurs clients. La crise Covid a eu un autre effet pervers, les containers sont principalement reroutés vers les Etats-Unis et certains grossistes ont des difficultés pour trouver des containers. Le résultat est clair, les clients qui voudraient aujourd’hui investir dans un vélo électriques vont devoir être patients.

Il y a entre huit mois et un an de délai, du jamais vu !
 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité