Cinq mois après le suicide de Lucas, 13 ans, quatre adolescents ont été jugés coupables de harcèlement scolaire par le tribunal pour enfants d’Epinal (Vosges). Leurs avocats ont décidé de faire appel lundi 19 juin. Un procès aura lieu dans les prochains mois.
Lundi 5 juin, cinq mois après le suicide de Lucas, quatre jeunes adolescents ont été jugés coupables de harcèlement scolaire. Cependant, le tribunal pour enfants d’Epinal (Vosges), n’a pas retenu le lien de causalité entre le harcèlement et le suicide évoqué par la mère de Lucas.
Leurs avocats ont décidé de faire appel de la décision lundi 19 juin 2023. "Je m’y attendais un peu. A partir du moment où ils contestent les faits, ça me parait logique qu'ils fassent appel. La maman de Lucas s'y attendait aussi", dit Catherine Faivre, avocate de Séverine, la mère de Lucas, joint par téléphone par France 3 Lorraine. "Les moqueries telles qu’elles ont été présentées, ne sont pas de simples moqueries. Il faut arrêter de minimiser".
Avocate d'un des adolescents poursuivis, Emmanuelle Larrière considère également que la décision de faire appel est dans la logique de la défense : "Nous avons tous plaidé la relaxe, on ne l'a pas eue. On fait appel". La cour d'appel de Nancy doit maintenant fixer une date d'audience.
A partir du moment où ils contestent les faits, ça me parait logique qu'ils fassent appel. La maman de Lucas s'y attendait aussi.
Catherine Faivre, avocate de la mère de Lucas.
Les avocats reprochent au jugement de ne pas individualiser les agissements reprochés à chaque collégien. "On conteste le harcèlement. Il n'y a pas eu de harcèlement dans cette affaire. Et au prochain procès on espère une relaxe. Cette décision du tribunal n’est pas conforme à ce que décrivent les enfants et à ce que le dossier établit", explique à France 3 Lorraine, Béatrice Founès, avocate d'un des 4 adolescents.
Des mesures éducatives provisoires ont été prononcées à l’encontre des quatre collégiens. La prochaine audience, qui décidera de leurs sanctions est fixée au 22 janvier 2024. Les adolescents risquent jusqu’à dix-huit mois de prison. Une peine qui aurait été plus sévère si le tribunal les avait reconnus coupables de harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide.
Une forte émotion
Le samedi 7 janvier 2023, la mort de Lucas, un adolescent âgé de 13 ans, élève d'un collège de Golbey dans les Vosges, avait suscité un émoi national. Il s'est suicidé après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Les proches de l'adolescent avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s'était dit victime de la part d'autres élèves de son établissement.