Une expérimentation RSA étendue et plus de contrôles de la recherche d'emploi annonce Gabriel Attal

Accompagné par les ministres Catherine Vautrin (Travail) et Roland Lescure (Industrie), le Premier ministre Gabriel Attal était ce vendredi 1er mars 2024 dans les Vosges. Il a notamment confirmé une extension de l'expérimentation RSA dans 47 départements et un renforcement des contrôles chez les demandeurs d'emploi.

Pôle Emploi est devenu France Travail. Et Elisabeth Borne a laissé sa place à Gabriel Attal. Logique dans ses conditions pour le nouveau Premier ministre d'aller marquer sa différence et son ambition sur le terrain sur un thème qu'il qualifie de majeur dans son action. Lors de sa déclaration de politique générale le 30 janvier, il avait prononcé le mot "travail" une quarantaine de fois.

Un train pour Nancy ce vendredi 1er mars 2024 au matin avant de prendre la direction d'Epinal avec dans ses bagages Christine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité et Roland Lescure, ministre délégué chargé l'Industrie et de l’Énergie. Direction une agence France Travail spinalienne. Première étape de cette journée.

L'expérimentation à Epinal

Sur place, quelques échanges avec des bénéficiaires du RSA sur l'expérimentation d'un dispositif de réinsertion. Les Vosges font partie des départements sélectionnés qui expérimentent le revenu de solidarité active "sous condition" qui implique que les bénéficiaires travaillent 15 à 20 heures par semaine pour continuer à percevoir cette allocation. Le président du Conseil départemental des Vosges, François Vannson, rappelle que son département compte 11.000 bénéficiaires du RSA. Parmi eux, "1.345 dans le bassin d'Epinal bénéficient de cet accompagnement". Côté bilan : "39% sont inscrits dans une démarche de formation et d'immersion. 16% sont mobilisés vers un retour à l'emploi et 44% sont en cours de remobilisation".

"Cette rencontre nous permet de mesurer le chemin parcouru" déclare Gabriel Attal à l’issue de cette rencontre, "il y a un engagement demandé au bénéficiaire mais c'est un engagement réciproque. Les pouvoirs publics doivent être à la hauteur de l'accompagnement qui est nécessaire pour vous aider". Il est également question de l'augmentation du volume de contrôle auprès des demandeurs d'emploi. L'objectif est une progression de 20%. Sur la France entière, cela se traduit par un objectif 600.000 prochainement au lieu de 500.000 aujourd'hui. À l'échelle du Grand Est, 48.000 au lieu de 40.000.

Une expérimentation RSA élargie

Après être passé par Eloyes pour découvrir l'école de formation de la Mauffrey Academy, direction la Déodatie et l'entreprise spécialisée dans la fabrication de machines, Numalliance. C'est à Saint-Michel-sur-Meurthe, que Gabriel Attal prend la parole. "Nous voulons démontrer que la fatalité n’est pas française et que depuis 2017, sur le travail, nous l'avons prouvé" a déclaré le Premier ministre, "on nous avait dit qu’on était condamné au chômage de masse dans notre pays, depuis des décennies. Chacun savait que, quand on tombait au chômage, c’était pour un long moment. Nous avons enfin renversé la vapeur. Le chômage a baissé comme jamais. Il est au plus bas depuis 40 ans et 2 millions d’emplois ont été créés ces cinq dernières années. Hier, nous avons appris que la barre des 850.000 jeunes en apprentissage a été franchie, c’est le double d’il y a six ans".

Voilà pour le bilan. Maintenant, place à méthode Attal. "La baisse du chômage reste au cœur de notre action. Et oui, nous devons entamer aujourd’hui l’acte deux de notre bataille pour l'emploi". En attendant des annonces sur une réforme de l'assurance chômage et un séminaire gouvernemental mi-mars "dédié à la question du travail" pour notamment "préparer les grandes décisions" à prendre en la matière, le Premier ministre souhaite "remettre de l’activité à tous les étages". Il conforte l'expérimentation RSA tout en précisant qu'il ne s'agit pas de "punir, ni d'exclure" : "depuis des décennies, la réponse au chômage, c’était l’indemnisation. Désormais, notre logique, c'est celle du pilotage par les résultats. En d'autres termes, nous ne lâcherons rien tant que tous ceux qui peuvent revenir vers l’emploi perdureront dans le chômage. C’est le sens de la création de France Travail. C’est le sens de la réforme du RSA. Jusqu’à aujourd’hui, on y restait durablement. Les chiffres sont édifiants. Au bout de sept ans de RSA, une personne sur 10 seulement réussit à retrouver un emploi stable et quatre allocataires du RSA sur 10 n’étaient pas inscrits à Pôle emploi".

Nous devons entamer aujourd’hui l’acte deux de notre bataille pour l'emploi

Gabriel Attal, Premier ministre

Le nombre de départements où l'obtention du RSA sera conditionnée à 15 heures d'activité va passer d'ici fin février de 18 à 47, avant la généralisation de cette obligation en 2025. "On appuie sur l’accélérateur avec Catherine Vautrin" insiste Gabriel Attal qui égratigne au passage le Rassemblement National sans le citer : "Nous sommes constants et fidèles à nos valeurs, c’est ça avoir des principes. C’est l’inverse de l’opportunisme de ceux qui changent de positions selon les interlocuteurs où selon les heures de la journée, de ceux qui croient pouvoir tromper les Français".

Le montant mensuel du RSA, qui est versé par les caisses d'allocations familiales, est de 607,75 euros pour une personne seule et de 911,63 euros pour un couple sans enfants.

Lutte renforcée sur les contrôles à France Travail

Quand le président réarme, Gabriel Attal accélère. C'est aussi le verbe utilisé par le Premier ministre en ce qui concerne les contrôles auprès en ce qui concerne la recherche d'emploi. "France Travail, ex-Pôle emploi, en a mené 500.000 l’année dernière. Nous passerons cette année à 600.000 et je fixe un objectif : que nous les multiplions par trois, chaque année d'ici la fin du quinquennat. En 2027, France Travail réalisera 1.500.000 contrôles par an. En parallèle, je souhaite que ces contrôles soient plus ciblés notamment sur les métiers des secteurs en tension".

"Ce chemin vers le plein-emploi, (...) nous ne l'avons pas encore terminé", a affirmé Gabriel Attal, en souhaitant à nouveau que le travail "paie mieux et toujours plus que l'inactivité".

Gabriel Attal a par ailleurs salué un nouveau bilan de la lutte contre la "fraude sociale" qu'il avait renforcée quand il était ministre du Budget. En 2023, "les redressements pour le travail au noir ont atteint près de 1,2 milliard d'euros", contre 800 millions en 2022.

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