Annoncé pour samedi 25 février 2023, le festival baptisé «night for the blood» (nuit pour le sang) a été interdit par les quatre préfectures lorraines, suivant la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Les autorités et les forces de l’ordre sont déployées dans les Vosges pour tenter de le localiser et d’en empêcher le déroulement.
Les recherches se concentrent aujourd’hui samedi 25 février 2023 dans le secteur de Saint-Dié (Vosges). Plusieurs véhicules de gendarmerie étaient présents en fin de matinée devant la salle des fêtes de Remomeix, à moins d’une dizaine de kilomètres de la sous-préfecture. D’après nos informations, les forces de l'ordres patrouillent dans le secteur et contrôlent des véhicules immatriculés en dehors du département. Elles seraient à la recherche d'un local privé, susceptible d'accueillir l'événement.
Le maire de la commune de 450 habitants, contacté par téléphone, a indiqué à France 3 Lorraine que sa salle des fêtes n’était pas louée pour ce soir. Les organisateurs ne dévoileront l’adresse exacte aux participants qu’au dernier moment, après une inscription et un paiement de 20 euros en ligne.
L’arrêté préfectoral a été pris notamment car la Préfecture des Vosges estime que l’affiche du concert "reprend explicitement des symboles nazis. La dénomination des groupes de musique devant se produire à ce festival s’inscrit également dans cette lignée symbolique. Au regard de ces éléments, ce festival est susceptible de donner lieu à des propos et des gestes incitant à la haine raciale, à la violence et à l’apologie des crimes commis par les nazis durant la Seconde guerre mondiale, propos et gestes répréhensibles au plan pénal. Cet événement constitue, par l’idéologie qu’il promeut, un trouble majeur à l’ordre public en raison de l’atteinte qu’il porte à la dignité humaine. La préfète des Vosges a pris un arrêté d’interdiction de ce festival afin de garantir la préservation de l’ordre public. Les forces de sécurité intérieure, renforcées durant tout le week-end, seront totalement mobilisées pour faire respecter cette interdiction".
La Lorraine et le Grand Est accueillent régulièrement des concerts d’extrême-droite. La proximité avec les pays limitrophes fait de la région un refuge pour les organisateurs et les groupes qui craignent une législation beaucoup plus restrictive en Allemagne notamment. Par le passé, des rassemblements ont eu lieu à Saint-Croix-aux-Mines dans le Haut-Rhin et à Sexey-aux-Forges en Meurthe-et-Moselle.
Cette activisme d'extrême-droite peut être en lien avec l'installation récentes de chapitres de bikers de la même tendance en Lorraine, comme ceux des Gremium à Houdelmont (Meurthe-et-Moselle) et Bar-le-Duc (Meuse), d'un chapitre des Vagos à Metz (Moselle) ainsi que d'un local privé de skinheads du même bord à Combres-sous-les-Côtes (Meuse).