Des plantations de poireaux ou de tomates qui prennent du retard, des pommes de terre qui pourrissent, la météo pluvieuse complique le travail des maraîchers en ce début juillet. Surtout en agriculture biologique, comme aux jardins de Cocagne, à Thaon-les-Vosges
Si les abondantes pluies de mai et juin 2021 ont été plutôt les bienvenues pour remplir les nappes phréatiques en Lorraine, elles compliquent énormément le travail des agriculteurs. Certes, les légumes ne souffriront pas de la sécheresse cette année comme ce fut le cas en 2020, mais trop d’eau, ce n’est bon non plus.
Dans les jardins de Cocagne, à Thaon-les-Vosges, une association d’insertion qui pratique l’agriculture biologique depuis de nombreuses années, les activités agricoles sont très perturbées ces dernières semaines.
L’eau a détrempé les champs en pleine terre et rendu quasi impossible le binage. Or, il faut bien remuer la terre pour l'ameublir et enlever les mauvaises herbes.
Le binage est presque impossible
En agriculture biologique, on utilise des moyens mécaniques comme la bineuse, ou des moyens manuels comme la houe et la binette, afin d’éviter d’épandre des herbicides. Mais quand le sol devient trop meuble, il est quasi impossible d’y faire rentrer un tracteur, et le travail à la main devient particulièrement pénible.
"En ce moment, les champs de pommes de terre sont envahis par les mauvaises herbes. A peine arrachées, celles-ci repoussent presque aussitôt, encouragées par les pluies quasi quotidiennes", nous explique, dépité, Frédéric Fesnau, le directeur du site.
Et comme il faut bien avancer, le travail doit être fait à la main par les 45 salariés du site. Mais cela prend forcément beaucoup plus de temps !
En ce moment, les champs de pommes de terre sont envahis par les mauvaises herbes. A peine arrachées, celles-ci repoussent presque aussitôt encouragées par les pluies quasi quotidiennes.
"Cette semaine, nous devrions être en train de planter les poireaux, mais cette météo humide est un vrai souci pour les planter", raconte Frédéric Fesneau, qui craint que la date limite du 10 juillet pour ces délicieux légumes verts, ne soit dépassée. Quant aux pommes de terre, près de 20% de la production a déjà pourri en terre. Heureusement le domaine est vaste, plus de dix hectares, où sont actuellement cultivés une énorme variété de légumes dont 1,5 ha sous serre.
Des serres pour protéger les légumes
"L’an prochain nous avons prévu d’augmenter de 10% notre production sous serre, et sous tunnels, nous explique le directeur, afin d’être moins dépendant de la météo". En effet, les tomates les poivrons, et les aubergines ont été protégés par les serres. Pour autant, le manque de chaleur et de soleil a tout de même fait prendre plus de 15 jours de retards à ces légumes d’été. Les premières tomates commencent tout juste à rougir et viendront enfin cette semaine garnir les 900 paniers bios produits par l’association.
Heureusement, tous les légumes ne souffrent pas de l’humidité, les choux par exemple s’en accommodent très bien ! La chance de l’association, c’est d’avoir un sol en grande partie sableux, qui évite qu'il ne se transforme en boue, collante et gluante. Ce qui n’est pas le cas de tous les maraîchers, loin de là.
Les jardins de Cocagne produisent des légumes bio toute l’année : oignons, poivrons, patates, concombres, fenouil, haricots verts, petits pois, tomates et carottes…
Une activité qui fait travailler aujourd’hui 15 permanents et 45 salariés en insertion dans les Vosges.