Depuis le début du mois de mai 2020, trois éleveurs bovins des Vosges ont été victimes d'attaques sur leurs troupeaux. De jeunes bêtes ont été sauvagement abattues en pleine nuit. Les malfaiteurs qui n'ont pas été identifiés cherchaient à découper des morceaux de viande sur les animaux.
En l'espace de deux semaines, trois jeunes bovins ont été tués en pleine nuit dans des exploitations agricoles à Charmes et aux allentours de Rambervillers (Vosges). Le ou les auteurs des faits, qui cherchaient certainement à découper de la viande sur les bêtes, sont toujours dans la nature. De quoi inquiéter les éleveurs du secteur.
Cette macabre série a commencé dans la nuit du 2 au 3 mai 2020. En arrivant de bon matin sur un des parcs de son exploitation situé à Charmes, Yohann Barbe a découvert une de ses génisses égorgée et éviscérée. Une partie de la cuisse de la bête âgée de 6 mois avait été découpée. La valeur de la viande emportée n'excède pas les 50 euros.
Un acte de barbarie
"C'était un massacre! C'est d'autant plus triste que la viande de cette jeune génisse n'était pas bonne à être mangée. C'était un animal d'une belle valeur génétique qui était destiné à produire du lait, témoigne l'agriculteur. Même si les gens qui ont fait ça avaient faim, ça n'explique pas un tel acte de barbarie".Le lendemain, à 30 kilomètres de là, c'est une exploitation de Roville-aux-Chênes qui a été prise pour cible. Un bovin de 18 mois a carrément disparu pendant la nuit. Son propriétaire a découvert une marre de sang dans son parc, ainsi qu'une autre bête blessée par balle.
Dix jours plus tard, non loin de là, sur la commune de Brû, un jeune bovin a de nouveau été égorgé. Cette fois-ci, sa carcasse n'a pas été découpée. Les éleveurs ont tous trois déposé plainte à la gendarmerie, qui suit l'affaire de très près.
Les mêmes auteurs ?
Même si le mode opératoire diffère dans un des cas, la proximité géographique et temporelle des trois attaques n'exclut pas qu'il puisse s'agir du ou des mêmes auteurs. Les gendarmes ont alerté tous les agriculteurs des Vosges pour qu'ils se montrent vigilants et qu'ils les préviennent en cas de circulations suspectes aux abords des exploitations."On ne sait pas si c'est un acte gratuit commis par un déséquilibré ou si ce sont des agissements crapuleux pour voler de la viande, mais c'est un phénomène inquiétant qu'on a rarement observé, explique-t-on au groupement de gendarmerie des Vosges. Les brigades ont été fortement sensibilisées et les patrouilles sont particulièrement vigilantes dans ce secteur, mais la zone à surveiller est particulièrement vaste".
A Charmes, les malfaiteurs n'ont pas eu peur de passer à l'acte non loin des habitations et à seulement 150 mètres de la caserne des pompiers. L'analyse des images de vidéosurveillance n'auraient rien donné. L'enquête se poursuit.