Mia Montemaggi, enlevée par trois hommes mardi 13 avril n’a toujours pas été retrouvée malgré l’alerte enlèvement lancée dans la soirée puis levée trois heures après. Mercredi, le procureur a indiqué que l'enfant est "toujours en danger" et a mis l'accent sur la personnalité de la mère.
Au lendemain de l’alerte enlèvement lancée pendant trois heures, mardi 13 avril 2021, pour Mia Montemaggi, le procureur d'Epinal, Nicolas Heitz a indiqué que l’enfant de 8 ans n’a toujours pas été retrouvée et qu'elle reste en danger. Selon ses indications, la justice semble s'intéresser particulièrement au profil de la mère de Mia. C'est ce qu'il a expliqué à l'occasion de la conférence de presse qu'il a tenue au palais de justice d'Epinal, mercredi 14 avril, en revenant sur la façon dont s'était déroulé l'enlèvement. Il a également redonné l'autorisation de diffuser de nouveau la photo de la fillette. Ce qui a été confirmé par le ministère de la Justice malgré un tweet matinal demandant son retrait. La photo sera diffusée jusqu'à ce que Mia soit retrouvée.
Un enlèvement par ruse
C’est aux Poulières, dans les Vosges, entre Epinal et Gérardmer, que Mia a été enlevée, mardi 13 avril 2021, vers 11h30. La petite fille se trouvait au domicile de sa grand-mère maternelle à qui elle avait été confiée le 11 janvier dernier par la justice après que celle-ci l’a retiré à sa mère. Cette dernière n’était plus autorisée à la voir seule.
Deux hommes sonnaient au domicile de la grand-mère. Ils se présentaient comme des professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse, et plus exactement du service territorial éducatif de milieu ouvert (Stemo), munis de papiers à l'en-tête du ministère de la justice. Ils demandaient à pouvoir réaliser une visite inopinée du logement et à conduire l'enfant, à un rendez-vous au sein de ce Stemo. Ces derniers mettaient en confiance cette dame en lui donnant d'ailleurs, le nom d'éducateurs qui existent réellement et expliquaient devoir conduire l'enfant à un rendez-vous dans leurs locaux à midi pour qu'elle y rencontre sa mère. Prise d'une 'mauvaise' intuition, la grand-mère vérifia ensuite auprès du service qui lui indiquait qu'aucun éducateur ne devait se présenter au domicile ce jour-là", explique le procureur.
Les trois ravisseurs, trois hommes, emmènent la fillette à bord d’une camionnette gris anthracite de type Volkswagen Transporter. Ces trois hommes sont "de type européen, deux âgés entre 25 et 35 ans, dont l'un serait porteur d'un tatouage en forme de croix au niveau du cou, et un troisième âgé de 45 à 50 ans", selon la description de Nicolas Heitz.
La mère recherchée
La maman de l'enfant demeurant à Epinal, ne se trouve plus à son domicile. Elle est activement recherchée. Agée de 28 ans, mesurant 1m70, très mince, elle a des cheveux châtain clair, mi-longs, et porte deux tatouages représentant des étoiles à l'intérieur d'un poignet. Elle est propriétaire d'un véhicule Peugeot 207, de couleur noire.
Lola Montemaggi n'avait plus la garde de sa fille depuis décembre 2020 après que le parquet d'Epinal a été destinataire d'un signalement indiquant que l'enfant était confrontée à la violence de sa mère laquelle tenait des propos suicidaires, refusant également la scolarisation de sa fille. Le parquet prenait alors une ordonnance de placement provisoire chez sa grand-mère.
Posture préoccupante de la mère
Le 11 janvier, la mère adoptait une posture préoccupante devant le juge des enfants, explique le Procureur. Elle se disait malade, ne pas souhaiter que l'on s'immisce dans sa vie, ni dans celle de sa fille, en arguant d'une position de rejet de la vie en société. Elle indiquait, fin décembre 2020, qu'elle "allait vider son appartement, vendre ses meubles avec pour projet de partir en camping-car avec sa fille, dans le but de passer, en dessous des radars de la société", poursuit le procureur.
Depuis le mois de janvier, Lola Montemaggi ne répondait à aucune convocation des services de protection judiciaire et de la jeunesse, ni même à celles du juge des enfants.
Elle assimilait l'appareil judiciaire à une organisation criminelle et refusait toute collaboration.
La fillette est de type européen, mesure 1m30, a des cheveux longs et bruns avec une frange, elle porte de petites boucles d'oreilles en or, avec un dessin rouge. Elle est habillée d'un pantalon noir, d'un tee-shirt, d'un gilet gris zippé avec des points dorés, d'une doudoune blanche avec des points noirs et une doublure en fourrure blanche.
Tout élement permettant de faire avancer l'enquête doit être communiqué aux forces de l'ordre en composant le 0 800 36 32 68 ou en composant le 17. Les ravisseurs encourent 30 ans de réclusion pour enlèvement de mineur de moins de 15 ans.
Mia "toujours en danger"
Mercredi 14 avril au matin, les gendarmes étaient encore présents dans le village vosgien. Interrogé le matin sur RMC, Nicolas Heitz, le procureur de la République d'Epinal a indiqué que, selon lui, "malheureusement, le danger est persistant" pour l'enfant de huit ans qui était toujours activement recherchée.
"Ce n'est pas parce que le dispositif d'Alerte enlèvement a été levé qu'il ne faut pas poursuivre, bien au contraire, les messages et prolonger la diffusion du message", a précisé le Nicolas Heitz. "30 signalements sont parvenus dans la nuit et ont fait l'objet de vérifications systématiques par les services d'enquête, poursuit le procureur.
"Ce dispositif a été mis en oeuvre à compter de 21 heures pour une durée de trois heures, ce qui est prévu habituellement par le protocole pour permettre la diffusion d'un message flash, rapide, permettant de mettre toutes les chances de notre côté pour localiser l'enfant et identifier les personnes qui ont pu l'enlever. Il n'y a pas de volonté cachée. Maintenant, l'enquête doit se poursuivre, le message est passé, les gens savent comment faire pour donner des éléments et nous souhaitons que l'enquête puisse se poursuivre. Tous les moyens les plus importants d'enquête et d'investigation sont déployés", a-t-il ajouté.