La première station service de biométhane de Lorraine vient d'ouvrir ses portes à Mandres-sur-Vair près de Vittel dans les Vosges. C'est la quatrième de France. La matière première, bouse de vache et déchets alimentaires, qui l'alimente est 100 % locale et les automobilistes vantent son prix fixe très attractif.
C'est un gaz naturel différent de celui que les automobilistes peuvent trouver dans les stations services traditionnelles. A Mandres-sur-Vair près de Vittel dans les Vosges, le biométhane proposé par la station est fabriqué en local, à 200 mètres à peine. Chaque jour, 20.000 kg de bouse vache et 20.000 kg de déchets de cantine sont utilisés pour fabriquer ce biocarburant.
Les gens sont contents de se fournir en biogaz local qui fournit des emplois et dont le prix va rester stable
Mathieu Laurent, agriculteur méthaniseur
A l'origine de cette installation, Mathieu Laurent, un agriculteur méthanisateur. Habituellement, il produit de l'électricité avec son méthane, mais comme il avait un surplus, il s'est lancé dans l'aventure du biogaz. C'est lui qui a crée cette station qui fonctionne en circuit-court. Une installation qui a nécessité un investissement de 350.000 euros dont 20% ont été financés par la région Grand Est.
Pour l'instant on ne dénombre que 34.000 véhicules roulant au biométhane en France, contre plus de 100.000 en Allemagne, mais ce carburant a de l'avenir selon cet agriculteur : "il y a une vraie demande, on avait un peu le doute car la première station est à 100 km mais c'est comme la poule et l'œuf, s'il n'y pas de station, il n'y a pas de véhicule. Ici les particuliers et les entreprises se sont équipés quand ils ont su qu'il y aurait une station. Ils sont contents de se fournir en biogaz local qui fournit des emplois et dont le prix va rester stable".
Du biogaz pour qui ?
Ici on est à 1,60 euros le kg contre 2,20 dans une station traditionnelle
Stéphane Fransquin, automobiliste
La station peut accueillir trois poids-lourds et trente véhicules par jour. Attention, seuls les véhicules adaptés peuvent en recevoir. C'est le cas des poids-lourds de Cédric Vouillemy dont l'entreprise de transport se situe à 10 km à peine de la station : "Six de mes camions roulent au GNV, pour moi c'est une aubaine cette station. Jusqu'à présent la logistique était compliquée, il fallait aller loin pour trouver une station et on était toujours limite en autonomie".
En voisin, Stéphane Fransquin y voit également de nombreux avantages et principalement le prix à la pompe : "ici on est à 1,60 euros le kg contre 2,20 dans une station traditionnelle, c'est une économie substantielle et j'habite à seulement 1 km, donc il n'y a pas de perte".
Un prix qui ne devrait pas bouger pendant cinq ans, puisqu'il doit rester fixe jusqu'en 2028. Autre avantage de ce biométhane, il émet 80% de particules fines de moins qu'avec un carburant traditionnel. Une autre station de biométhane doit voir le jour d'ici l'été à Vittel, elle devrait cette fois pouvoir accueillir jusqu'à 70 véhicules par jour.