Ils vivent dans une nano-maison : "on voulait avoir l'impact écologique le plus faible possible"

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Dans cet épisode de Cosy, le mag déco, Caroline nous emmène à la rencontre de Joris et Lucas, propriétaires d'une nano maison dans les Vosges et d'artisans locaux. ©France Télévisions

Les tiny house et nano-maisons ont la cote. Les Français sont de plus en plus nombreux à sauter le pas du "vivre dans le minuscule". Dans cet épisode de Cosy, le magazine déco de France 3, découvrez la nano-maison de Lucas et Joris et leur démarche écoresponsable ainsi que les artisans qui les ont accompagnés dans cette aventure insolite.

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La mode des micro-maisons est née dans les années 2000 outre-Atlantique et arrivée en France en 2010. On connaît notamment les tiny house, qui se différencient principalement des nano-maisons par leur côté mobile. C’est dans les Vosges, plus précisément dans la Vallée de la Bruche, que Caroline Bœglin, décoratrice d’intérieur, nous emmène. C'est ici que Joris et Lucas ont choisi de s'installer. Ils ont fait construire une nano-maison, se sont débarrassés du superflu et vivent en communion avec la nature. Dans cet épisode de Cosy, le mag déco, nous partons à leur rencontre ainsi que celle d'artisans de la région tels que Maud et Pierre Mettetal fondateurs de Üte et Anne Gravalon, souffleuse de verre.

Dans une nano-maison, on vit avec le strict nécessaire

Le salon donne sur une vue incroyable. Vivre dans 40 mètres carrés, c’est faire des choix. On ne peut pas tout emmener avec soi. "C'est suffisant en fait. On se limite à ce dont on a besoin, à l'essentiel. On apprend à sélectionner les objets qui sont importants", explique Lucas. Dans cette nano-maison tout en bois, il y a six mètres de hauteur. "J’ai grandi dans un chalet, dans les Pyrénées, et j'adore cette ambiance bois brut, j'ai proposé ça à Lucas, on a eu cette idée ensemble et on l'a fait", raconte Joris. À l’intérieur, le bois n’est pas traité, pas vernis. Il n’y a pas de produits nocifs. Cela peut faire peur, car plus fragile. "C’est un parti pris de se dire que c'est dans l'ordre des choses. C'est la vie. Ce n’est pas très grave s'il y a une tâche, si le bois jaunit un petit peu", explique Lucas.

La couleur est présente chez Lucas et Joris. "C’était important pour nous. Tout l'environnement est en bois et un peu jaune. On voulait marquer un peu les choses et ne pas avoir un intérieur gris, qui ne nous ressemblent pas." Du vieux tapis qui appartenait à la grand-mère de Lucas au canapé bleu canard, les touches colorées ne manquent pas dans la nano-maison. Les propriétaires ont également fait faire sur mesure une table basse très originale et unique. Elle a été réalisée par des artistes alsaciens, sculpteurs. Elle leur a coûté 800 euros, mais Lucas précise : "C'est un budget, mais on peut se permettre ce genre de chose quand on a peu de mobilier à acheter."

Le sablage pour donner un coup de frais aux meubles anciens

Joris et Lucas ont aussi chiné pour meubler leur intérieur. Par exemple, une table que l'on trouve beaucoup dans les habitations alsaciennes de familles traditionnelles. Ce sont des tables, qui normalement, sont très foncées et rustiques. Pour redonner du peps à leur acquisition, les garçons l'ont fait sabler. Le sablage est une technique de projection de sable. Souvent certains brocanteurs la proposent. Cela permet de retirer les couches supérieures de vernis et laisser le bois brut apparent. Il faut compter entre 100 et 500 euros selon la taille du meuble.

Du bois brulé pour protéger sa maison

L'extérieur de la nano-maison est réalisée en bois brûlé. Cette technique nous vient du Japon où elle est appelée Shou Sugi Ban. Elle consiste à brûler au chalumeau chaque planche individuellement, ce qui permet de protéger la maison des incendies, des insectes ou encore des champignons. Lucas et Joris ont choisi pour leur maison une finition avec un vernis mat qui unifie ce bois brûlé et qui évite aussi les résidus. Il existe aussi une technique de flambage. Le bois va rester un petit peu plus clair, il sera passé légèrement au chalumeau, mais permet aussi de bénéficier de ses propriétés de protection.

Une aventure humaine et une démarche écologique

La rencontre entre les constructeurs (Üte) et Joris et Lucas a donné lieu à une réelle aventure humaine. "Ça s'est très bien passé tout le long du projet. Ils ont été là à chaque fois qu'on avait besoin d'eux", raconte Joris. En plus de l'aspect humain, il y a toute une démarche environnementale de la part des propriétaires. La maison est faite avec du bois et des matériaux locaux et surtout par des artisans du coin. L'ensemble est monté sur pilotis. Le terrain n'a pas été creusé comme pour une maison traditionnelle, une réelle volonté de Lucas et Joris de conserver le terrain. "On voulait avoir l'impact le plus faible possible. Si on devait quitter le terrain, on pourrait quasiment le rendre à la nature. C'était important pour nous" nous explique Lucas.

Autre parti pris dans la maison, les toilettes sèches. Cela permet de faire des économies d'eau considérables, d'éviter l'utilisation de produits chimiques et offre la possibilité de faire du compost. Le compost obtenu à partir des résidus de toilettes sèches doit être brassé régulièrement pendant deux ans minimum avant d'être utilisé au jardin. C'est le temps nécessaire à la disparition des organismes pathogènes les plus "dangereux" pouvant être présents dans les matières fécales. Mais les heureux propriétaires vont encore plus. Les eaux grises (douche, lavabos, machine à laver) sont traitées dans un système de phytoépuration. Vivre dans une nano-maison est vraie démarche écologique.

Pour l'achat du terrain, le terrassement et la construction des deux modules (maison et annexe) Joris et Lucas ont dépensé environ 300.000 euros. Si cela ne représente pas vraiment une économie au mètre carré par rapport à une maison classique, ils ont pu bénéficier d'une construction rapide et étant donné la surface, prendre le temps de penser les moindres détails.

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