Ni neige, ni froid significatif. Les ouvertures des pistes à Gérardmer ou au Ballon d'Alsace par exemple, sont reportées "aux premières chutes de neige". La Bresse-Hohneck ouvre avant Noël. Mais depuis plusieurs années, les saisonniers vivent au rythme des caprices du dérèglement climatique. Des activités hors neige se développent. Les touristes sont tout de même au rendez-vous.
À deux jours de l’ouverture prévue, les pistes de la station de Gerardmer sont loin d’être prêtes à accueillir les skieurs. "Malheureusement, les conditions météorologiques ne sont pas réunies pour ouvrir la station", explique, à regret, le maire (PS) de Gerardmer Stessy Speissmann-Mozas.
À l’horizon, derrière un épais nuage de brouillard, se dégage une étendue d’herbe, à peine parsemée de timides tapis neigeux, éparses. Au sol, à quelques centimètres sous les remonte-pentes suspendus, un chemin terreux est tracé, vestige des pistes enneigées de précédentes saisons. Le macadam scintillant d’eau de pluie ne laisse rien présager de bon. La température, presque clémente, non plus.
"On a bien essayé de faire marcher les canons à neige la semaine dernière, quand il faisait -5 ou -6 degrés, mais là, il ne fait pas assez froid. Au-dessus de zéro, la neige artificielle ne tient pas" explique l'élu.
Forcément, sans neige, les cours de ski sont compromis. Les professionnels du secteur ne se découragent pas pour autant ; ils s’adaptent au fil des années et des déconvenues climatiques. "On a l’habitude maintenant. Avec le dérèglement de l’environnement, ce n’est pas la première fois qu’on n’a pas de neige en décembre", rappelle Thierry Bastien, directeur de l’école de ski de Gerardmer. "On a prévu tout un planning de remplacement avec des activités hors neige, comme la découverte de biathlon à la carabine laser ou des initiations au saut à ski par exemple ".
C'est un "plan B" efficace, car les hôtels et locations ne désemplissent pas. La station attend près de 100 000 visiteurs en deux semaines ; l’office de tourisme enregistre une augmentation de 6 % de fréquentation par rapport aux années précédentes pour la semaine de Noël, un peu moins pour celle du Nouvel an… Les attentes des touristes évoluent, comme le climat.
Désormais, le ski n’est plus l’élément indispensable des vacances de Noël. "On remarque depuis plusieurs années que les vacances de Noël, c’est surtout pour se retrouver en famille, pour partager des moments ensemble, se ressourcer, plus que pour pratiquer le ski. C’est un plus, mais ce n’est pas l’objectif numéro un", déclare Florence Dupont-Colin, la directrice de l’office de tourisme de Gerardmer. "On vient pour profiter d’un moment à la montagne, dans sa globalité. C’est pour cette raison que nous prévoyons beaucoup d’activités hors neige, comme le marché de Noël, le village des artisans, le feu de la Saint-Jean hivernal…", ajoute-t-elle.
D’autres stations vosgiennes, comme le Ballon d’Alsace, sont également contraintes de décaler leur ouverture. "Au vu des conditions météorologiques actuelles, l’ouverture de nos domaines skiables alpin et nordique, initialement prévue le samedi 23 décembre est reportée à une date ultérieure", écrit le domaine dans un communiqué.
"Mais il ne faut pas oublier que 80% du chiffre d’affaires est concentré sur les 4 semaines de février", tempère Stessy Speissmann-Mozas.
Ouverture de la Bresse-Hohneck le 22 décembre
La saison hivernale se poursuit jusqu’au mois de mars, il reste donc quelques semaines pour espérer voir les premiers flocons de neige.
D'ici-là, les inconditionnels des sports d’hiver pourront toutefois se consoler sur les pistes de la Bresse-Hohneck. Le domaine ouvrira le 22 décembre à 9h, premier jour officiel de l’hiver. Cinq pistes et quatre remontées mécaniques seront accessibles aux skieurs, tous les jours jusqu'au 31 mars, annonce le domaine.