Une mère de famille et deux de ses fils, habitants à Plainfaing (Vosges) ont été mis en examen pour meurtre précédé, accompagné ou suivi de tortures ou d'actes de barbarie. C'est ce qu'a indiqué, ce lundi 29 janvier 2024, le procureur de la République d'Épinal, lors d'une conférence de presse. Les suspects sont accusés d'avoir tué le compagnon, vendredi, au domicile familial.
Le procureur de la République d'Épinal (Vosges), Frédéric Nahon, est revenu, ce lundi 29 janvier 2024, sur le meurtre commis à Plainfaing vendredi soir. Une mère et deux de ses fils, âgés de 27 et 30 ans, sont accusés d'avoir tué le compagnon de cette dernière.
Tous les trois ont été placés en garde-à-vue, puis mis en examen pour meurtre, précédé, accompagné ou suivi de tortures ou d'actes de barbarie. La mère, âgée de 54 ans, est également mise en examen pour non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d'empêcher un crime. Tous les trois sont actuellement en détention provisoire.
Une mort violente
Les deux fils, les beaux-fils de la victime, ont reconnu les faits qui leur sont reprochés dès leur interpellation, "en précisant avoir porté de multiples coups sur la victime, en utilisant plusieurs objets présents dans le salon. Couteau, serpette, batte de baseball ou une statue", a précisé le procureur de la République d'Épinal. Lorsque les enquêteurs sont arrivés sur place, ils ont découvert "une scène de crime extrêmement violente", indique aussi Frédéric Nahon.
Le médecin légiste a relevé la présence de plusieurs dizaines de plaies sur le corps de la victime, dans le dos, sur les jambes, "la tête était méconnaissable et le visage défiguré", a expliqué le procureur. Une autopsie du corps de la victime doit avoir lieu à l'institut médico-légal de Nancy dans les prochains jours.
Des chiens placés à la SPA à l'origine de l'altercation ?
Selon les dires des deux fils accusés, l'origine de l'altercation serait liée à la décision de la victime d'avoir placé leurs chiens à la SPA. "Ils ont expliqué avoir passé la journée à Colmar avec leur mère et ils ont appris que leurs chiens avaient été, selon eux, placés à la SPA par la victime", détaille le procureur de la République d'Épinal. De retour dans les Vosges, ils ont souhaité avoir une explication avec leur beau-père. "En présence de leur mère, les explications ont dégénéré. Les mis en cause ont vu rouge et se sont acharnés sur la victime, dans des circonstances qui restent à vérifier", dit Frédéric Nahon. La mère a également reconnu avoir porté les premiers coups sur son compagnon, "sans empêcher ses propres fils de porter des coups", indique Frédéric Nahon.
Les analyses ont montré qu'aucun des mis en cause n'était sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiant au moment des faits. Les gendarmes de la brigade de Fraize, eux, ont été alertés vendredi soir, vers 21h30, par des voisins, témoins auditifs de l'altercation. Dix minutes plus tard, l'un des deux frères mis en cause appelait la gendarmerie pour indiquer qu'il venait de tuer un homme.
Un juge d'instruction saisi
Désormais, les investigations se poursuivent sous l'autorité du juge d'instruction du pôle criminel d'Épinal. Il devra notamment éclaircir le déroulement des faits et la personnalité des trois personnes mises en examen. Elles encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
La mère de famille et ses cinq enfants sont originaires de Colmar en Alsace, tout comme la victime. Ils vivaient à Plainfaing, avec sept chiens, depuis trois ans. La mère de famille et son fils âgé de 30 ans étaient déjà connus de la justice pour des faits de violences aggravées.