A Saint-Menge (Vosges), depuis le 9 janvier 2016, près de 60.000 tonnes de verres s’accumulent dans l’enceinte de la société Sibelco. Incapable de traiter ces déchets, l’entreprise propose de les enfouir.
A Saint-Menge, commune française du département des Vosges, vingt-deux salariés travaillent pour l’entreprise Sibelco green solution, qui s’occupe du recyclage du verre.
Avec un process qui lui permet de retrouver une seconde vie. Mais la société est aujourd'hui confrontée à un important stock de verre sale qu'elle ne peut pas traiter.
Dans ces 60.000 tonnes de verre accumulées, se trouvent des matériaux que les usagers ont malencontreusement déposés au point vert, comme de la céramique. Cette matière est donc mise à part, ne pouvant pas être recyclée, ni utilisée comme matière première en verrerie.
Pointée du doigt par la Dreal, la Direction régionale de l’aménagement et du logement, l’entreprise se doit de trouver une solution. Elle demande donc à aménager un espace de stockage pour ces matériaux inertes, afin d’éviter de saturer son site de recyclage.
Une consultation publique est lancée
Une solution est évoquée par Sibelco : enfouir ces déchets sous 60 cm de terre et végétaliser le tout. Une proposition qui n’enthousiasme pas le maire, Jean-Yves Vagnier, pour deux raisons :- Le terrain nivelé et végétalisé empêcherait toute extension de l’entreprise.
- Ne pas valoriser cette matière première, présente ici en grande quantité, est un « non-sens complet ».
«60 000 tonnes de verre représentent 40 ans de tri pour une ville comme Epinal ou 4 ans pour un département comme les Vosges. » Jean-Yves VAGNIER, Maire de Saint-Menge, à Vosges Matin.
Autre solution : vendre ces 60 000 tonnes de verre aux concurrents, à la société GIREV par exemple, située dans le Châtenois.
Une consultation publique a été ouverte par la préfecture des Vosges. Le rapport devrait être examiné en mars 2016.
Le verre en France : état des lieux
Le reportage d'Olivier Bouillon et Jean-Pierre Petitcolas :Que fait-on de la céramique ?
Porcelaine et verres culinaires (vaisselles ou plats transparents) ne sont pas à déposer dans les conteneurs. Ces objets ont une température de fusion supérieure à celle du verre et détériorent la qualité de production.Ils sont essentiellement issus de l’industrie du BTP et des travaux publics à hauteur de 20 et 280 millions de tonnes pour ces derniers, d’après l’ADEME. Ils sont soit réutilisés à 60% environ, soit déposés en décharge.
Chiffres et autres renseignements disponibles ici.