Suppression de 171 postes chez Nestlé Waters : la grève générale est décidée par l'intersyndicale

Mardi 5 septembre vers 13h, un rassemblement de près de 350 personnes sur le site de Nestlé Waters à Vittel a été le point de départ d'un défilé dans les rues de la ville pour interpeller les habitants sur les suppressions de postes sur les sites de Contrexéville et Vittel.

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Le rassemblement des salariés grévistes s'est effectué alors qu'une réunion se tenait entre les dirigeants de l'usine de Vittel (Vosges) et les dirigeants de Nestlé France.

La question des aménagements de fin de carrière dans la balance

Le rassemblement mardi après-midi a compté près de 350 personnes, un cortège composé de salariés de Nestlé, d'employés du Centre Hospitalier de Ravenel mais aussi d'habitants de Vittel inquiets pour l'avenir de leur ville.
Parmi les 171 postes supprimés, cela concernerait un quart concernerait des 221 salariés du site de Vittel. 

Stéphane Cachet, délégué syndical CGT, rappelle "qu'en intersyndicale (syndicats FO, CGT et CGE-CGC ndlr) le premier point qui devait être abordé avec la direction devait être le traitement des congés de fin de carrière, la direction a refusé en mettant ce point plus tard dans la négociation du PSE. On a quitté la réunion et décrété jusqu'à nouvel ordre la grève illimitée."

Selon le syndicaliste, la première "clé" du plan social est "la portabilité des pré-retraites pour éviter des licenciements" : le principe est "d'accumuler un maximum de congés d'aménagement de fin de carrière pour les salariés afin de faire la jointure avec un départ en retraite à taux plein et ainsi arriver à zéro licenciement."

Le syndicaliste explique que selon la Direction, "il y aurait trop peu de salariés qui seraient éligibles à un départ en pré-retraite" et que "la variable seraient ces licenciements."

Un contexte "anxiogène" pour les salariés

Le groupe Nestlé Waters effectue une réorganisation, que Stéphane Cachet qualifie "d'anxiogène." Le syndicaliste évoque un petit historique des différentes orientations prises par le groupe : "Ça fait 15 mois qu'on était en attente d'une réorganisation, suite au choix stratégique annoncé en février 2022 d'arrêter le marché allemand pour Vittel. Ils devaient annoncer une réorganisation avant l'été 2022, on ne l'a jamais eue. Puis annonce en mai 2023 de la suspension de ses deux forages Hépar. Puis annonce mi-mai 2023 de ce plan social, ça fait depuis février 2022 que c'est très anxiogène, car on était en attente des conséquences sociales du choix stratégique de Nestlé d'arrêter l'Allemagne, et deuxième sentence avec la suspension des forages Hépar, et ensuite ce PSE. Ça monte crescendo, et on sent une différence entre avant l'été et après l'été, plus on arrive à la fin des négociations et devant l'échéance, les salariés s'inquiètent de plus en plus."

Les salariés sont en grève illimitée et pour l'intersyndicale, "on attend un pas de la Direction pour parler des aménagements de fin de carrière en priorité, avec des propositions qui satisferont les représentants des salariés et les salariés."

"Nous estimons que Nestlé a les reins suffisemment solides pour aboutir à zéro licenciement"

Stéphane Cachet, représentant de l'intersyndicale rappelle que "le groupe Nestlé est quand même très puissant, pendant plus de 20 ans il y a eu des efforts des salariés, on a rapporté des dividendes à l'actionnaire, le groupe Nestlé a les reins suffisemment solides au vu de ses dividendes."
Le syndicaliste cite alors les profits réalisés par le groupe, en 2022 : 16 milliards de francs suisses (plus de 16,7 milliards d'euros) de profit opérationnel, 90 milliards de francs suisses (plus de 94 milliards d'euros) "retournés à l'actionnaire en 5 ans". Stéphane Cachet conclut : "On pense que Nestlé a les reins solides pour assumer sa responsabilité sociale comme elle le dit, pour aboutir à zéro licenciement."

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