UPM : les ex-salariés de la papeterie de Docelles vont être fixés sur leur sort

Le tribunal de commerce d'Epinal se prononce ce mardi 29 septembre 2015 dans le litige opposant le géant finlandais UPM à une Scop d'anciens salariés souhaitant racheter la papeterie de Docelles, la plus vieille de France.

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C'est peut-être l'épisode final de ce combat de plusieurs années du pot de terre contre le pot de fer : le tribunal de commerce d'Epinal se prononce mardi 29 septembre 2015 dans le litige opposant le géant finlandais UPM à une Scop d'anciens salariés. Ils souhaitent racheter la papeterie de Docelles, la plus vieille de France, née au XVe siècle dans les Vosges.

Mais UPM qui a préféré fermer en janvier 2014 l'usine vosgienne, pour réduire sa production en Europe, et choisi de mettre ses 160 salariés au chômage ne souhaitent toujours pas la céder à la Société coopérative et participative pour les 3 millions d'euros qu'elle lui proposait.

Le géant du papier réclame 10 à 12 millions d'euros, ne respectant pas, selon les anciens salariés de l'usine, son engagement à la vendre pour une somme symbolique.

"C'est le combat du pot de terre contre le pot de fer", a dit à l'AFP l'avocat des ex-salariés, Me Ralph Blindauer, déterminé à "aller jusqu'au bout", c'est-à dire en appel si les papetiers n'obtenaient pas gain de cause mardi.

"Dans la jungle, ce combat serait déjà perdu. Or nous ne sommes pas dans la jungle mais dans un état de droit. Ils ne veulent pas un chèque mais remettre l'usine sur pied, la faire tourner et recréer de l'emploi." Me Ralph Blindauer, avocat des ex-salariés d'UPM.

Une SCOP pour relancer l'activité

Après la fermeture, une soixantaine d'anciens salariés avaient annoncé leur volonté de se porter acquéreurs de l'usine et de se constituer en Scop afin de relancer l'activité de la papeterie.  Bouclé en février 2014, le projet de reprise, qui prévoit l'embauche de 160 salariés en deux ans, a reçu le soutien de l'Union régionale des Scop, de la Banque publique d'investissement (BPI), du cabinet du préfet ainsi que de plusieurs banques.

UPM, qui s'était engagé dans un premier temps, de manière informelle, à céder l'entreprise pour une somme symbolique, avait finalement demandé que lui soit soumise une proposition de prix. Les ex-salariés, candidats à la reprise, avaient fait une offre de 3 millions d'euros à UMP qui l'a refusée, réclamant beaucoup plus.

Un feuilleton judiciaire s'est engagé, du conseil de prud'hommes au tribunal de commerce. Les porteurs du projet de Scop, accusant UPM de surévaluer le prix de l'usine pour les empêcher de la racheter, ont demandé à la justice d'ordonner une expertise.

Déboutés, ils ont cependant obtenu une première victoire judiciaire en janvier 2015 auprès des prud'hommes: UMP s'est vu condamner à leur verser 3.000 euros de dommages et intérêts afin, notamment, de maintenir le chauffage dans l'usine, dont l'arrêt, depuis le 24 janvier 2014, provoquerait un rapide dépérissement des machines, qui deviendraient inutilisables.

Soutenu par les collectivités locales, l'Etat et des banques, le projet de Scop pour le redémarrage de la papeterie a aussi reçu l'appui de 21 parlementaires, notamment du député européen Edouard Martin, qui a confirmé sa présence mardi, au tribunal de commerce d'Epinal, auprès des anciens salariés.

"Mardi, les ex-salariés sauront si UMP est condamné à leur céder l'usine pour une somme symbolique", a expliqué Me Blindauer, précisant qu'aujourd'hui "35 des 161 ex-salariés de la papeterie ont trouvé un CDI tandis que le reste cherche encore du travail ou alterne les CDD et les missions en intérim".

Entreprise familiale, née en 1478, la papeterie de Docelles avait été acquise par le groupe finlandais Kymmene en 1978, fusionné depuis avec un autre groupe finlandais, UPM, numéro un mondial du papier pour magazines. Dans le cadre d'un plan de réduction d'activités en Europe, le groupe finlandais avait cédé en octobre 2013 sa scierie d'Aigrefeuille (Charente-Maritime) à une entreprise des Landes, FP Bois. Auparavant, UPM s'était également séparé de Stracel, papeterie à Strasbourg, qui comptait 250 salariés.

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