Les ex-salariés de la papeterie vosgienne de Docelles, fermée il y a un an après 500 ans d'activité, ont obtenu jeudi 8 janvier 2015 une première victoire. La justice prud'homale a ordonné le maintien du site en l'état pour qu'une reprise de l'usine demeure possible.
Les anciens salariés avaient saisi le Conseil de prud'hommes d'Epinal en référé, notamment pour maintenir le chauffage dans l'usine, dont l'arrêt aurait provoqué un rapide dépérissement des machines, qui seraient devenues inutilisables.
Si vous ne prenez pas de mesures conservatoires, dans cinq semaines, on va plaider pour un tas de ferraille et non pour usine", avait prévenu l'avocat des salariés, Me Ralph Blindauer, lors de l'audience tenue mardi à Epinal.
Le Conseil des prud'hommes a donné raison à Me Blindauer et a condamné la maison-mère, le groupe finlandais UPM, à verser 3000 euros de dommages et intérêts aux ex-salariés.
Cette décision marque une première victoire pour les anciens de Docelles, dont une cinquantaine sont toujours prêts à reprendre l'usine en société coopérative et participative (Scop).
Ce projet, soutenu par les collectivités locales, l'Etat et des banques, prévoit la reprise de 116 emplois la première année, mais après avoir annoncé de manière informelle qu'il était prêt à céder l'usine pour une somme symbolique, UPM a ensuite réclamé 10 à 12 millions d'euros. Ce prix prix de vente est surévalué selon les salariés qui avaient tenté d'obtenir une expertise pour estimer le prix de l'appareil de production devant le tribunal de commerce, lequel s'était déclaré incompétent.
Un nouveau rendez-vous judiciaire doit avoir lieu le 16 février, à nouveau devant le Conseil des prud'hommes, lors d'une audience sur le fond du litige.