Navigateur, aventurier mais aussi réalisateur, Florent Defay s’intéresse aux ethnies en voie de disparition, partout dans le monde. Après dix mois passés avec les Inuits, au Groenland, le Vosgien entame son nouveau périple, à la rencontre des Indiens d’Amazonie. Il nous donne de ses nouvelles à quelques minutes de son départ.
Florent aime l’aventure, la vraie. Celle que nous, touristes lambda, ne connaîtrons sûrement jamais. Himalaya, désert de Gobi en Mongolie, terres reculées du Groenland, des zones vastes et peu peuplées, qu’il traverse le plus souvent en solitaire, à pied, en voilier, à cheval ou même à dos de chameau. À 37 ans, le Vosgien multi-casquettes cumule les atouts: il est à la fois marin, aventurier et réalisateur.
Tout plaquer pour devenir aventurier
À l’âge de vingt ans, Florent crée sa start-up à Paris, valorisée en trois ans à plusieurs millions d’euros. Brusquement, le rêve s’effondre et sa société s’écroule. En 2017, il décide alors de tout plaquer pour devenir aventurier. De ses trois premières années de voyage autour du globe naîtra le long-métrage Wanderlust, le chemin de l'insouciance. “Ce film se focalise sur la quête spirituelle d’un adulte qui décide de suivre son rêve de gosse, celui de devenir un véritable aventurier”, confie le réalisateur, aujourd'hui trentenaire qui filme toutes ses péripéties, notamment à l'aide de drones.
En Mongolie, l'un de mes deux chevaux a été attaqué par un loup pendant que je dormais dans ma tente
Florent Defay, aventurier, marin et réalisateur vosgien
Exit le rythme métro, boulot, dodo. Le quotidien de Florent n’a rien d’un long fleuve tranquille: traversée clandestine de l’Amérique du Nord à bord d’un train de marchandises, descente du Yukon en canoë pour rejoindre l’Alaska où il rencontre des grizzlys, naufrage de son voilier en plein océan Pacifique, traversée de l’Himalaya à pied, jusqu’au désert de Gobi en Mongolie, où il passe l’hiver, en autonomie, sous -40°C. “En Mongolie, l'un de mes deux chevaux a été attaqué par un loup pendant que je dormais dans ma tente”, raconte, l’air de rien, Florent.
Bons baisers des Açores
Une demi-heure avant son départ en bateau, Florent nous donne de ses nouvelles depuis l’archipel des Açores. Dans quelques minutes seulement, il sera à bord de son embarcation, l’Agnes blue, un Endurance 42, taillé pour la haute mer. Au programme, une traversée de l’Atlantique d’une trentaine de jours, avant de voguer sur le fleuve Amazone. “Les Açores sont le point de départ de mon prochain périple, je pars maintenant en Amérique du Sud pour faire un film sur les Indiens d’Amazonie”, révèle l’aventurier.
Je viens de passer un an dans le cercle polaire, notamment avec les Inuits, j’ai remonté toutes les côtes de l’ouest du Groenland avec mon bateau d’expédition
Florent Defay, aventurier, marin et réalisateur vosgien
Aussi, après un périple de dix mois dans le Grand Nord, le marin-réalisateur originaire de Gérardmer (Vosges) réalise son second documentaire, Dernière marée, qui raconte son immersion avec les peuples autochtones du Groenland. “Je viens de passer un an dans le cercle polaire, notamment avec les Inuits, et j’ai remonté toutes les côtes de l’ouest du Groenland avec mon bateau d’expédition”, se souvient le vidéaste vosgien.
Indiens d’Amazonie ou Inuits du Groenland, les peuples que Florent rencontre ont la même particularité. Ils perpétuent, coûte que coûte, le mode de vie qu’ils tiennent de leurs ancêtres. La version définitive du film Dernière Marée deviendra une websérie et sortira en salles à l’automne 2023.