Les pharmacies sont associées à une campagne nationale de prévention incitant les personnes entre 50 et 74 ans à effectuer un auto-dépistage du cancer colorectal. Il suffit de demander un kit au comptoir ; la démarche est aisée.
Mieux vaut prévenir que guérir. Surtout quand on parle du cancer. Particulièrement quand il peut concerner l'appareil digestif.
C'est le cas du cancer colorectal. Le colon et le rectum forment ce qu'on appelle dans le langage courant le gros intestin. Il peut être particulièrement vulnérable au risque de cancer passé 50 ans. À partir de cet âge, et jusqu'à 74 ans, votre pharmacien ou pharmacienne peut vous remettre un kit d'auto-dépistage. Tout peut se faire facilement chez soi, avant envoi postal et l'attente des résultats.
France 3 Champagne-Ardenne a interrogé une pharmacie rémoise. "On dépiste de plus en plus de ces cancers. On nous sollicite pour remettre les kits. C'est facile, car le patient peut le faire directement chez lui."
La campagne a lieu toute l'année, et les affichages se déclinent au fil des mois et du bon vouloir du personnel (qui doit aussi médiatiser d'autres maladies ou bien des campagnes de vaccination). Il est plus facile de proposer ce kit aux personnes habituées, dont l'âge est bien connu. Mais des courriers sont aussi envoyés pour les inviter à venir chercher un kit directement. Les proches ou la famille peuvent aussi sans hésitation leur en parler.
L'importance d'un dépistage précoce
Le cancer colorectal peut toucher n'importe qui. "Des pathologies chroniques comme la maladie de Crohn peuvent rendre le patient plus à risque. Certaines habitudes de vie comme l'alcool ou le tabagisme aussi. C'est sûr que quelqu'un qui a une alimentation saine aura un peu moins de risque... mais ça ne veut rien dire. On a bien des patients qui ont des cancers du poumon en n'ayant jamais fumé."
Un dépistage trop tardif peut avoir de graves conséquences. "Malheureusement, souvent, quand on s'en rend compte, il est déjà trop tard. C'est difficile à traiter, ou ça peut avoir atteint un stade trop avancé. Les traitements peuvent se retrouver limités. Alors qu'en faisant ce petit test, on peut voir tout de suite [ce qui ne va pas] et mettre en place des traitements sans que ça ne se développe trop."
La méthode de dépistage n'est guère compliquée. Et il ne semble guère y avoir de tabou. "Je trouve que les patients en parlent assez librement. Ils sont assez ouverts : on est quand même leurs professionnels de santé. Même s'il s'agit d'un recueil de selles." Une vidéo publiée par le gouvernement explique d'ailleurs comment ça se passe.
Ce n'est guère glamour, mais il faut bien ça pour avoir une certaine tranquillité. "Une fois le prélèvement fait, les patients mettent ça dans un petit tube et le postent. L'enveloppe est fournie." C'est un peu comme une carte postale... d'un genre un peu particulier. Il ne reste plus qu'à attendre le résultat du laboratoire, et le cas échéant, se rendre (sans paniquer) au cabinet médical si le retour est inquiétant.