Les manifestants qui occupaient l'ambassade du Vatican à Paris ont été expulsés. Ils défendaient une quarantaine de sans-papiers lillois. Deux d’entre eux viennent justement d’être expulsés vers l’Algérie.
A 10h30 lundi matin, le "9ème Collectif des sans-papiers" avait rassemblé plusieurs dizaines de personnes pour occuper la Nonciature apostolique (ambassade du Vatican) à Paris, pendant plus de cinq heures, en soutien aux sans-papiers en grève de la faim à Lille, pour demander leur régularisation. "Nous voulons que la papauté se prononce en faveur d'une plus grande humanité et pour la régularisation immédiate et sans conditions des sans-papiers", avait expliqué Mahfoud Challali, membre du 9e collectif.
Le collectif expulsé de la Nonciature
Ils ont été délogés par les forces de l'ordre après 15h30. Plusieurs fourgons de police avaient été mobilisés devant l'hôtel particulier qui abrite la Nonciature, située à proximité du pont de l'Alma. L'évacuation s'est déroulée sans incident, selon une source policière, qui a évoqué une quarantaine de personnes présentes au sein du bâtiment. A ce stade, aucun manifestant n'a été interpellé, d'après cette même source.
"A Lille ou à Paris, régularisez maintenant!" ou "Honte à ce gouvernement qui fait la guerre aux sans-papiers!" ont crié les manifestants par la fenêtre ouverte à l'adresse des rares passants. Ils avaient également tendu une banderole par une fenêtre de l'immeuble diplomatique, situé 10 avenue du Président-Wilson, dans le VIIIe arrondissement, portant cette phrase: "Jésus défendait l'étranger, pour tes frères sans papiers, chrétien qu'as-tu fait", a constaté une journaliste de l'AFP.
Deux sans-papiers algériens expulsés vers leur pays d’origine
Deux sans-papiers algériens ont été expulsés dimanche du territoire français vers leur pays d'origine. Ils faisaient vraisemblablement partie des sans-papiers en grève de la faim, défendus par le 9ème Collectif des sans-papiers à Paris.
Le Comité des sans-papiers du Nord (CSP 59) affirme que ces deux personnes observaient une grève de la faim depuis 59 jours à Lille. Elles avaient été interpellées le 21 décembre pour des "dégradations", lors de l'évacuation d'une église lilloise occupée quelques heures durant par quelque 70 sans-papiers, selon la préfecture du Nord.
"C'est la façon (du ministre de l'Intérieur Manuel Valls) de prouver qu'on peut être de 'gauche' et pas 'laxiste', ni 'angélique'", ironise le CSP 59 dans un communiqué. Cette décision "montre que tous les communiqués préfectoraux 'd'ouverture, de dialogue et d'engagement' ne sont en réalité qu'un leurre de 'gauche' pour masquer une politique d'arbitraire répressive xénophobe", estime par ailleurs le comité.
Les deux grévistes de la faim ont indiqué avoir été expulsés au départ de l'aéroport de Roissy dans un vol Air France/KLM à destination d'Alger, selon le CSP 59. "En raison de son état de santé inquiétant, l'un d'eux est hospitalisé à Tizi Ouzou", précise l'association.