Affaire Carlton : "Dodo la Saumure" mis en examen pour proxénétisme aggravé

Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", a été mis en examen mercredi par un juge d'instruction lillois. Il a "contesté formellement" toute implication dans l'affaire dite du Carlton, a rapporté son avocat.

Dominique Alderweireld, dit "Dodo la Saumure", et sa compagne Béatrice Legrain ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé mercredi soir dans le cadre de l'affaire dite du Carlton de Lille et placés sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès de leur avocat. Dominique Alderweireld, a "contesté formellement" toute implication dans l'affaire dite du Carlton, a rapporté son avocat. 

"On lui reproche une participation dans l'exportation depuis la Belgique de jeunes femmes qui se sont prostituées en France ici dans la région lilloise mais aussi à Paris, à New York, etc. Il n'y est pour rien, il conteste totalement", a déclaré Me Sorin Margulis à la sortie de la présentation de son client devant un juge d'instruction.

Mis en examen pour proxénétisme aggravé en même temps que sa compagne Béatrice Legrain, il avait été placé la veille en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire avant d'être transféré mercredi dans la journée. 

Dans l'affaire dite du Carlton, neuf personnes, parmi lesquelles Dominique Strauss-Kahn, avaient précédemment été mises en examen pour proxénétisme aggravé.

Selon l'avocat, "aucun élément nouveau" n'est apparu. Dominique Alderweireld "n'a été interrogé que sur des éléments du début de la procédure, des écoutes téléphoniques ciblées entre mars 2011 et septembre 2011".

"C'est filandreux, périphérique"

"Si ça avait été des faits vraiment graves, on n'aurait pas attendu janvier 2013 alors qu'il est à la disposition de la justice, et j'ai écrit aux magistrats en
ce sens, depuis janvier 2012. On n'aurait pas attendu un an pour le faire venir, pour le rencontrer, pour le mettre en examen et lui reprocher ces faits-là. On se rend bien compte que c'est filandreux, c'est périphérique, il y a des choses plus importantes dans le dossier que l'activité de M. Alderweireld et Mme Legrain",
 a déclaré l'avocat.

"Dodo la saumure", condamné à cinq ans de prison avec sursis en juin par la justice belge pour ses activités de proxénétisme dans des régions
limitrophes de la France, "n'a pas donné son aval" à ces participations faites "en douce", selon l'avocat.

Dès 2011, une enquête sur Dominique Alderweireld, exploitant de salons de massage et autres bars à hôtesses en Belgique, avait amené les enquêteurs jusqu'à l'hôtel Carlton de Lille.

Entendu le 8 décembre 2011 alors qu'il était incarcéré à Ypres (Belgique), il avait alors nié avoir fourni des prostituées aux amis nordistes de "DSK", bien qu'il eût de bonnes relations avec René Kojfer, chargé des relations publiques de l'hôtel et parmi les neuf mis en examen dans cette affaire.

"Il pense que M. Kojfer s'est "servi" dans ses établissements"


"Il pense que malheureusement M. Kojfer, qu'il connaît depuis longtemps, a profité de leur proximité à la fois amicale et géographique pour se servir -entre guillemets-dans ses établissements", a expliqué Me Margulis mercredi.

Sa compagne, Béatrice Legrain, avait de son côté indiqué avoir accompagné une prostituée à un rendez-vous libertin, à Paris, auquel participait Dominique Strauss-Kahn. A sa sortie de prison en janvier, "Dodo" avait expliqué que Béatrice Legrain et une autre jeune femme avaient "déjeuné ou dîné avec DSK, point final".

"Elle a accompagné (...) une jeune femme qui lui avait demandé, elle n'a pas mesuré certainement qu'il s'agissait pour elle d'une assistance qu'elle voyait comme quelque chose d'amical de sympathique et de protecteur, mais qu'en réalité juridiquement on peut malheureusement analyser comme un acte de proxénétisme", a rapporté Me Margulis.

Déjà condamné à deux reprises en France pour proxénétisme


L'homme tire son surnom du bain salé dans lequel on fait mariner les maquereaux. "Dodo" était arrivé en Belgique il y a une vingtaine d'années où il a ouvert ses premiers "bars montants" et ne cache pas ses activités, qu'il estime "tolérées" en Belgique, a rappelé Me Margulis. Déjà condamné à deux reprises en France pour proxénétisme, Dominique Alderweireld est pourtant aussi en plein démêlé avec la justice belge.

Ecroué plusieurs mois dans les Flandres fin 2011 dans une affaire instruite par le parquet de Courtrai, il a été condamné en juin 2012 à cinq ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Tournai pour ses activités de proxénétisme à la frontière franco-belge. 

Béatrice Legrain avait été condamnée à trois ans de prison avec sursis dans ce même procès. L'appel qu'ils ont interjeté doit être examiné par la cour d'appel de Mons à la mi-mars.
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