Un cabinet d'ingénieurs et une commission indépendante étudient actuellement la possibilité d'un nouvel aéroport construit sur un banc de sable au large du Kent, dans le sud-est de l'Angleterre. A 30 km seulement de Calais...
Goodwin Sands n'est pour le moment qu'un vaste banc de sable situé à quelques kilomètres des côtes anglaises, au large de Deal. Longtemps redouté par les marins, il pourrait accueillir à l'avenir un nouvel aéroport international. L'idée remonte aux années 1980, mais elle est désormais soutenue par un très sérieux cabinet d'architecture marine, Beckett Rankine.Cette nouvelle infrastructure se situerait à seulement 30 kilomètres au nord-ouest de Calais, soit 47 minutes par le train via le tunnel sous la Manche. Et certains sur la Côte d'Opale flairent déjà les bonnes opportunités. "Il faudra fournir du béton, du ciment, des agrégats et les ports de Boulogne et Calais sont appropriés pour ce genre de transport", se félicite Thadée Segard, le président de l'association Opale Link. "Et en terme de fonctionnement, pour un aéroport de ce genre, ils envisagent 250 à 280 000 emplois directs et indirects".
Le site fait partie des différentes options actuellement étudiées par la commission Davies, chargée par le gouvernement britannique, de proposer des solutions pour désengorger l'aéroport londonien d'Heathrow, par lequel transitent chaque année 69 millions de passagers venus du monde entier. Cette commission rendra son rapport dans le courant de l'année.
"L’alternative, pour une nation insulaire telle que le Royaume-Uni, est de situer l’aéroport au large des côtes : une solution récemment adoptée pour l’aéroport d’Incheon en Corée du Sud, l’aéroport de Kansai au Japon, mais également l’aéroport de Hong Kong", explique le cabinet Beckett Rankine sur le site internet du projet. "En utilisant les techniques prouvées aux Pays-Bas, les bancs de sable peuvent être protégés par une digue. Des enrochements seront nécessaires, mais le volume de remplissage ne devrait pas être excessif".