La sixième foire d'art contemporain de Lille qui ouvre ses portes jeudi pour quatre jours espère confirmer sa percée sur la scène régionale française et européenne en améliorant encore ses excellents résultats de 2012, malgré la crise.
L'édition précédente de la foire de Lille s'était soldée par une hausse de 25% aussi bien du nombre de visiteurs (20.500) que de celui des exposants et des transactions, a souligné à l'AFP le directeur de la manifestation annuelle, Didier Vesse. Cette fois, avec un nombre sans précédent de 129 galeries, dont une trentaine de 11 pays étrangers et une quarantaine de Paris, il espère bien que la "Lille Art Fair" devienne "un rendez-vous installé".
Hors des grands événements parisiens --FIAC à l'automne, Art Paris au printemps, et une douzaine d'autres manifestations tournant autour de ces deux pôles-- seule Strasbourg désormais organise en région un salon d'art contemporain de taille équivalente, a encore observé M. Vesse. Pour trouver sa place, Lille Art Fair parie sur le dynamisme de beaucoup de jeunes galeries, une stimulation intergénérationnelle, avec la cohabitation de l'art contemporain --en particulier le "street art"-- et de l'art moderne depuis les années 1940, des abstraits à Cobra.
Hervé Di Rosa, invité d'honneur
Nous voudrions "créer les nouveaux collectionneurs de demain en favorisant la pluralité, en acceptant dans la qualité le mélange des genres", explique M. Vesse. Invité d'honneur de la foire, le fondateur de la Figuration libre, le Français Hervé Di Rosa, dont des oeuvres sont présentées ici par quatre exposants, s'est dit très favorablement impressionné par le volontarisme culturel de Lille, pour "amener les gens au contact de l'art le plus avancé".
"Malheureusement", a-t-il déclaré à la presse avant le vernissage inaugural mercredi soir, "la profusion artistique dans le monde éloigne les néophytes, le grand public". Dans cette optique, le prix d'entrée --huit euros-- soit moins qu'une place de cinéma, a été calculé pour faciliter l'accès à la création artistique des amateurs les moins privilégiés.
Pour donner à voir la nouvelle garde, une vingtaine de jeunes galeries regroupées au sein de "YIA" --"young international artists" ou "jeunes artistes internationaux"-- participent pour la première fois à la foire de Lille.
Outre les nombreuses galeries belges, mais aussi espagnoles, italiennes, japonaises etc..., une exposition sino-européenne intitulée Norev-over" montre des artistes chinois, notamment certains venus à la rencontre du Vieux continent. Et l'art tribal trouve aussi un espace au travers entre autres de l'accrochage de peintres aborigènes australiens.