L'Observatoire international des prisons (OIP) craint un durcissement des conditions de détention en France, notamment un rétablissement des fouilles intégrales systématiques, après l'évasion du braqueur Redoine Faïd de la prison de Sequedin.
"Ce qui nous inquiète, (...), c'est qu'on veuille remettre en cause la suppression des fouilles à nu systématiques", prévue par la loi pénitentiaire de 2009, "qui
n'est toujours pas entrée en vigueur dans les faits", a déclaré à l'AFP Anne Chereul, déléguée régionale de l'OIP pour le Nord/Pas-de-Calais.
"Il ne faudrait pas que sur cet événement exceptionnel, qui concerne une personne en particulier, on remette en cause le dispositif général", a souligné Mme Chereul. Elle affirme que l'OIP dispose de "bon nombre de témoignages" à Sequedin, qui font état "du maintien des fouilles systématiques après les parloirs".
"Il faut y aller prudemment, dans la mesure où pour le moment, on ne sait pas comment les choses se sont passées. Il y a certainement une faille dans la sécurité, mais pour le moment, on ne sait pas laquelle", a-t-elle ajouté.
"Il y aura toujours une faille"
"Il faut bien voir que ce type d'évasion arrive une fois tous les dix ans et, quel que soit le dispositif, l'inventivité des détenus fait qu'aucun dispositif
ne permettra un risque zéro", ajoute Anne Chereul, pour qui "les chiffres d'évasions sont extrêmement faibles, en France".
"Quel que soit le dispositif de sécurité qui existe, quand un détenu est déterminé et a les moyens d'organiser son évasion, il y aura toujours une faille", conclut-elle.