Plus de 700 gendarmes, policiers et secouristes, 30.000 bouchons d'oreilles et 20.000 préservatifs: tout est prêt pour que 40.000 fans de techno fêtent sans trop de casse les 20 ans du Teknival sur la base aérienne de Cambrai-Epinoy (Nord).
Le nombre de "teufeurs" attendus de vendredi à lundi devrait se situer dans la "fourchette haute" des estimations de la préfecture, en raison de la météo clémente et de l'emplacement géographique, proche du Royaume-Uni et de la Belgique.A la mi-journée, environ 3.000 festivaliers étaient déjà présents sur le site de 70 hectares qui leur a été réservé par l'Etat, sur les 350 que compte l'ancienne base aérienne 103 de Cambrai-Epinoy (Nord/Pas-de-Calais), selon la préfecture.
Notre volonté est de faire en sorte que les festivaliers puissent profiter de l'événement et que les riverains aient le moins d'impact et de nuisances possibles.
Les arrivées se faisaient sous le soleil, au rythme "d'une centaine de personnes par heure", selon le préfet du Nord Dominique Bur, par de petites routes de campagne parsemées de nombreux barrages de gendarmerie. La musique électronique crachée par les gigantesques "murs de son" se faisait
déjà entendre à plusieurs centaines de mètres de distance. Le choix du lieu pour cette manifestation avait été annoncé seulement une semaine
à l'avance, poussant une centaine de personnes, dont des élus, inquiets pour les nuisances et l'avenir du site, à se rassembler devant la base militaire.
Près de trois kilomètres de barrières ont été installés pour séparer la partie réservée au festival, qui comprend des pistes en macadam et des bordures plantées d'herbes, et le reste de la base, où environ 160 militaires et civils sont encore présents avant la fermeture prévue à l'été.
Le préfet du Nord a annoncé avoir mobilisé un millier de fonctionnaires et d'agents publics et privés pour ce week-end. "Notre volonté est de faire en sorte que les festivaliers puissent profiter de l'événement et que les riverains aient le moins d'impact et de nuisances possibles", a déclaré Dominique Bur lors d'un point presse.
Pas d'uniformes à l'intérieur du site
500 gendarmes seront présents en permanence autour du site, ainsi que 130 policiers, une centaine de secouristes (dont des pompiers et des médecins), des agents administratifs et des membres d'associations chargés de la prévention santé, soit au total un millier de personnes mobilisées.
Le préfet a de nouveau déconseillé aux participants de creuser des trous profonds pour arrimer chapiteaux et "murs de son", en raison de la présence éventuelle de bombes datant de la Seconde guerre mondiale.
Mais le risque d'explosion n'est pas plus grand selon lui qu'à Laon, où s'étaient tenues les éditions 2011 et 2012, terrain également bombardé mais "où tout s'est bien passé", a-t-il assuré. Un état des lieux des terres agricoles a été établi, pour pouvoir indemniser les agriculteurs en cas de dégâts, a précisé le préfet.
S'il n'y aura "pas d'uniformes à l'intérieur du site", des contrôles de police auront lieu à l'entrée et à la sortie, pour prévenir les risques liés à la consommation d'alcool et de stupéfiants. La gendarmerie aura par ailleurs "une présence forte et visible" dans les villages environnants, a assuré le préfet, pour prévenir tout problème de délinquance.
Le mouvement des "free parties", fêtes gratuites et sauvages inspirées des fêtes jamaïcaines, est né en Angleterre en 1986 puis s'est exporté en France.
Au départ, les lieux de rassemblement étaient tenus secrets jusqu'au dernier moment. Mais plusieurs décès et la multiplication de poursuites et de saisies de matériel, ont conduit les organisateurs à officialiser, dans une certaine mesure, ces événements et à accepter leur encadrement. En France, les plus grands Teknivals ont rassemblé jusqu'à 100.000 personnes.
Voici les premières photos de cet événement publiées sur le réseau social Twitter.