Lille : évacuation du camp de Roms de la plaine Winston Churchill ce mercredi matin

L'évacuation d'un camp de Roms situé sur un terrain appartenant à la ville de Lille (entre Lille et La Madeleine) a eu lieu ce mercredi, vers 6 heures du matin. Environ 200 policiers, dont deux compagnies de CRS, participent à l'évacuation de ce camp. 

Ce camp, occupé à l'origine par 200 personnes, n'accueillait plus mercredi qu'environ 60 d'entre elles, selon les associations de soutien à la communauté rom.

Le juge des référés administratifs, saisi par la ville, avait enjoint aux 160 à 180 Roms installés depuis juin 2011 sur la plaine Winston-Churchill de quitter d'eux-mêmes, avant le 30 avril, ce terrain qui jouxte la voie express autour de Lille. "Aujourd'hui, j'ai l'impression que ça va mal, donc il faut des responsables et ce sont les Roms", a estimé mercredi le père Arthur, un prêtre lillois qui leur vient en aide. "Ils vont partir ? Pour aller où ?", s'est-il interrogé, affirmant que la majorité des enfants du camp étaient scolarisés.

Si les familles n'avaient pas quitté le terrain, l'ordonnance prévoyait la possibilité d'une expulsion, si besoin avec le concours de la force publique. La ville de Lille avait assuré qu'elle ne mettrait pas à exécution l'ordonnance d'expulsion avant qu'une solution de relogement ne soit trouvée par la préfecture du Nord.

"Aux 18 familles restantes (75 personnes), une solution provisoire d'hébergement a été proposée", a affirmé la préfecture mercredi, dans un communiqué. L'évacuation s'est déroulée dans le calme, selon la préfecture, qui a confirmé qu'une "partie importante des familles avait quitté ce campement de son propre chef avant cette évacuation". "Vingt-quatre personnes adultes du campement ont été entendues par la PAF (police aux frontières), ce qui a conduit à la prise de seize obligations de quitter le territoire français (OQTF)", a conclu la préfecture.

2600 Roms dans 40 campements dans la métropole lilloise


La mairie avait insisté par la voix de son avocate, Myriam Traverse, sur le "danger immédiat" qu'il y avait à rester sur ce terrain pour ces Roms, installés depuis juin 2011 dans des cabanes, sans eau courante ni toilettes, avec un seul groupe électrogène. Elle avait rappelé que neuf cabanes avaient brûlé en janvier dernier et que le terrain avait été inondé en décembre 2012, et également évoqué les risques d'accidents liés à la proximité d'une voie rapide.

Environ 2 600 Roms sont installés dans une quarantaine de campements dans la région lilloise. La maire de Lille et présidente de Lille Métropole, Martine Aubry, réclame depuis des mois que l'Etat assure une meilleure répartition à l'échelle nationale des communautés roms pour alléger le fardeau de l'agglomération et prenne en même temps des mesures permettant leur hébergement dans des conditions décentes.

Communiqué de la maire de Lille

"Cette opération devait avoir lieu", a estimé la maire de Lille, Martine Aubry, qui a évoqué dans un communiqué une situation sanitaire "devenue réellement intolérable pour les occupants" et "réellement dangereuse, notamment pour les personnes les plus fragiles et les enfants en bas âge".
La maire de Lille a également dénoncé "la mendicité agressive, la prostitution, et les actes d'incivilité commis par certains des occupants de ce campement", qui "rendaient la vie réellement difficile aux habitants de ce secteur".

"Les familles se sont vu immédiatement proposer une solution d'hébergement, respectant les compositions familiales, comme nous l'avons toujours demandé", a ajouté la maire de Lille.

Cette évacuation suscite évidemment beaucoup de réactions. Très politiques. Souvent tranchées. En voici, quelques-unes receuillies sur le réseau social Twitter. 

 

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