Les syndicats CFDT et CGT d'IBM France ont dénoncé mercredi comme une "provocation" l'annonce de l'implantation prochaine à Lille d'un centre
de services du géant américain de l'informatique, synonyme, selon eux, d'emplois "low cost", alors qu'IBM doit supprimer 700 postes cette année.
"A grand renfort de publicité, IBM a annoncé la création d'une centaine d'emplois jeunes à Lille, dans une structure filiale d'une holding hollandaise et, donc, avec des salariés qui ne bénéficieront pas des mêmes avantages que ceux d'IBM France", a affirmé à l'AFP Gérard Chameau, délégué central CFDT, en déplorant des emplois "low cost". "Dans le même temps, la direction a clos les négociations sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et maintient la suppression de 689 postes dès septembre 2013 alors que les résultats et bénéfices d'IBM France n'ont jamais été aussi bons", a-t-il ajouté.
De son côté, la CGT a souligné dans un communiqué que l'annonce de la création d'une filiale "low cost" à Lille, avec des emplois où "le coût salarial moyen sera inférieur de 40%", a été "vécue comme une provocation par les salariés angoissés par leur avenir professionnel".
Suppression de 700 postes en 2013
Le syndicat relève que le futur "IBM Services Center" lillois sera une filiale d'une holding européenne et pourra ainsi non seulement bénéficier d'une "fiscalité avantageuse" mais aussi échapper "au droit de regard des organisations syndicales". En revanche, il bénéficiera des aides "pour la formation complémentaire des jeunes embauchés (avec de nombreux contrats aidés et des apprentis)", poursuit la CGT. Le syndicat se dit "heurté" par ce fait, alors "qu'IBM France supprime massivement des emplois, aggravant ainsi les déficits de Pôle emploi et des caisses de retraite".
L'entreprise, qui avait annoncé fin mai la suppression de près de 700 postes en France en 2013, a officialisé lundi dernier l'ouverture d'un centre de services à Lille, tablant sur 700 embauches de jeunes dans les trois à cinq ans. Créée en 1914, IBM France emploie 9.730 salariés, dont 92% de cadres. En 2012, son chiffre d'affaires s'élevait à 3 milliards d'euros.