Le député socialiste du Nord, Christian Bataille, a estimé lundi "inouï" que le pays vive sur des "interdits de faire des expériences" en matière de gaz de schiste, déclarant "tomber de l'armoire" après les déclarations de l'exécutif sur le sujet.
"Nous sommes au pays de Descartes, au pays de la science éclairée. Il est quand même inouï que l'on vive aujourd'hui sur des interdits de faire des expériences, des recherches sur les énergies qui peuvent être (contenues) dans le sous-sol", a souligné sur Europe 1, le député Christian Bataille (Parti Socialiste), spécialisé dans les problèmes de l'énergie.
"Je suis socialiste et je tombe un peu de l'armoire quand j'entends (Jean-Marc) Ayrault et (François) Hollande s'engouffrer dans un discours environnementaliste anti-industriel. Et on ne peut pas avoir d'industrie sans énergie", a-t-il ajouté. "On ne peut pas continuer à vivre politiquement avec un discours édénique des gens qui pensent que la France verte de demain peut être une France sans industrie", a-t-il poursuivi.
Il est exclu d'exploiter des gaz de schiste en France.
Christian Bataille est vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). Ses propos interviennent à la suite des mises au point de l'exécutif sur le gaz de schiste, suscitées par les déclarations du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui s'est déclaré, à titre personnel, favorable à une exploitation "écologique" des gaz de schiste par une compagnie publique.
Suite à ces propos, Jean-Marc Ayrault a assuré qu'il était "exclu d'exploiter des gaz de schiste en France" et que "cette position serait évidemment maintenue". Sur ce dossier comme sur d'autres, a-t-il ajouté, "il n'y a qu'une politique au gouvernement". Le président Hollande a abondé dimanche, en excluant toute exploration du gaz de schiste pendant sa présidence.
Christian Bataille est co-auteur d'un rapport d'étape favorable à une exploration et une exploitation "maîtrisées" de cette ressource énergétique, qui avait fait grand bruit début juin. Avec le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir, co-rapporteur, il avait été chargé au début de l'année d'étudier les "techniques alternatives" à la fracturation hydraulique par l'Opecst, qui est un organisme rassemblant des élus de différentes sensibilités.