Deux mineurs ont pris la fuite mercredi à la sortie du tribunal de grande instance de Lille après leur interpellation pour de multiples cambriolages dans le quartier de Canteleu à Lambersart cet été. Le parquet a réagi en lançant des mandats d’arrêt.
La nouvelle a provoqué un « choc » côté police ce jeudi matin, où, selon nos informations, « c'est un résultat très décevant pour les enquêteurs qui ont longuement travaillé sur cette affaire, sous la pression d'une population exaspérée ». Deux des trois mineurs interpellés pour de multiples cambriolages dans le quartier de Canteleu à Lambersart ont pris la fuite mercredi à leur sortie du tribunal de Lille. Ils auraient dû rejoindre le centre éducatif fermé de Beauvais où le juge venait d'ordonner leur placement.
"Je peux vous dire qu'on les retrouvera"
Le procureur de la République Frédéric Fèvre, qui s'est engagé cet été auprès des habitants de Canteleu en réunion publique à faire cesser le trouble, a réagi immédiatement en annonçant deux mandats d’arrêt à l’encontre des adolescents fugueurs : «Des moyens importants sont mis en place pour les retrouver et je peux vous dire qu'on les retrouvera.»24 interpellations à 15 ans
Les trois mineurs sont suspectés par les policiers de la sûreté de Lille d'être à la tête d’une impressionnante liste de délits commis à Canteleu et dans les environs depuis le mois de juillet : neuf cambriolages, trois tentatives de cambriolages, quatre vols de véhicules, un vol en réunion, un vol dans un véhicule, un vol à domicile avec usage de fausse clé pour entrer, un défaut de permis de conduire et un accident matériel avec délit de fuite.Par ailleurs, l’un des garçons, âgé de 15 ans, avait déjà été interpellé vingt-quatre fois pour ce type de faits.
Un dispositif de surveillance spéciale avait été mis en place cet été pour permettre leur arrestation qui a finalement eu lieu mardi à 2h du matin dans une voiture volée, juste après un cambriolage. A l’issue de la garde à vue des trois garçons, le juge a décidé de placer l'’un des trois dans l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain, où il a été conduit par des policiers. Les deux autres auraient dû rejoindre le centre éducatif fermé de Beauvais mais la procédure ne prévoit pas d'accompagnement policier pour ce type de placement, uniquement des éducateurs.
Marc-Philippe Daubresse : "C'est désastreux"
Marc-Philippe Daubresse, maire de Lambersart, juge, dans La Voix du Nord, que « l’ordonnance de 1945 (qui régit le transfert en centre éducatif fermé) est inadaptée à la délinquance qu’on connaît depuis quatre-cinq ans. Les éducateurs invitent les mineurs à les suivre ; s’ils ne viennent pas, ils ne font rien. C’est désastreux, alors que la police a fait remarquablement son travail ».
De ce fait, le député-maire UMP de Lambersart annonce : « Je vais, avec d’autres à l’Assemblée nationale, déposer un amendement à la future loi Taubira, laquelle va aggraver la situation. Le mineur de moins de 15 ans a commis en tout quarante-cinq délits. Une réponse éducative de la justice ne vaut pas pour des délinquants de ce type ; on est dans une non-assistance à quartier en danger. J’attends une réponse de prison ferme. »