Crédit Mutuel (1,4 M€), Carrefour (0,4 M€) et Nacarat (0.2 M€) ont signé officiellement un contrat de partenariat avec LMCU pour avoir leur nom apposé à plusieurs endroits du Stade Pierre Mauroy. Une façon pour M.Aubry de tenter d'éteindre la polémique autour de l'abandon du naming.
Autour de Martine Aubry, les représentants de 3 entreprises qui ont choisi de devenir partenaires du Stade Pierre Mauroy. Le Crédit Mutuel devient partenaire principal pour 1,4 M€ par an pendant au moins cinq ans (le contrat est renouvelable). Carrefour, 2ème partenaire, mettra 600 000 € par an, à défaut d'avoir pu devenir namer (on a parlé un temps de Carrefour de l'Europe) : "Nous n'avions pas les moyens de nous payer ce naming. Pourtant ça aurait eu de l'allure...", a reconnu Jérôme Bédier, secrétaire général du groupe Carrefour.
Enfin Nacarat, entreprise de la métropole,spécialiste de l’immobilier d’entreprise, filiale de Rabot-Dutilleul, mettra 200 000 € par an.
Trois partenaires qui vont avoir leur marque apposé sur de nombreux panneaux dans et en dehors du stade (notamment sous l'enseigne principale Stade Pierre Mauroy) et qui rapporteront donc 2M€/an. De quoi faire oublier la perte financière liée à l'abandon du naming ? Oui et non.
"Le naming n'est plus à la mode"
Oui, selon Martine Aubry qui affirme que le naming n'est plus à la mode (le stade de Nice inauguré il y a quinze jours s'appellera pourtant Allianz Riviera) et que les partenaires annoncés ce lundi vont permettre de réduire sérieusement la facture annuelle. "Nous sommes en deça des 10 M€ par an à la charge de LMCU comme nous nous y étions engagés", a tenu à souligner M.Aubry. Pour atteindre ce chiffre, il a fallu renégocier le contrat avec Eiffage et le LOSC, réduire les frais financiers et la taxe foncière (1,7M€ au lieu de 2,8 M€ prévues) et compter sur des apports d'argent public (Etat, conseil général, conseil régional).Mais l'apport des sponsors privés (naming + partenaires) devait être de 3,3 à 3,8 M€ à l'origine. Crédit Mutuel, Carrefour et Nacarat n'apporteront que 2 M€. On est donc loin de la somme annoncée par Martine Aubry en septembre 2008. Là-dessus, l'engagement n'est pas tenu. Mais la président de LMCU ne regrette pas son choix d'écarter Partouche et d'autres candidats au naming : "Partouche c'était 2 M € par an moins 600 000 € de frais. Ça faisait 1,4 M€", a-t-elle rappelé. Et Partouche + Crédit Mutuel et autres partenaires, était-ce possible ? Non, selon le Crédit mutuel : "Nous n'aurions pas mis autant d'argent", a précisé Eric Charpentier, président du Crédit mutuel.
Une avalanche de chiffres que Martine Aubry, énervée par la polémique née cet été dans la presse, tenait visiblement à mettre sur la table. Sans doute pour justifier son choix et affirmer qu'"elle ne brade pas l'argent public".
Elle a aussi une nouvelle fois justifié le nom du stade. En rappelant que c'est un équipement auquel Pierre Mauroy tenait beaucoup, qu'"il avait voulu" et que les élus de la Communauté Urbaine de Lille avaient voté cette décision-hommage à la quasi-unanimité. Et quand on lui fait remarquer que la décision a peut-être été prise un peu vite, Martine Aubry répond : "Je n'allais pas arriver au Conseil de communauté en juin sans rien proposer. Tout le monde me demandait ce qu'on allait faire pour rendre hommage à Pierre Mauroy. Tout le monde, y compris la veuve de Pierre Mauroy, a trouvé que le Grand Stade, c'était une bonne idée".
Stade Pierre Mauroy ? "Mais il n'aime pas le foot"
Il y avait donc apparemment urgence. Pas le temps de trop réfléchir. Pas le temps de se demander si un autre bâtiment ou une autre réalisation (la gare Lille-Europe, Euralille...?) aurait pu être un tout aussi bel hommage. Pas le temps de se dire que Pierre Mauroy qui n'aimait pas le foot, a longtemps préféré le choix de rénover le stade Grimonprez-Jooris (contre l'avis de ceux qui pensaient qu'il valait mieux construire un grand stade ailleurs) et qu'il avait à demi-mot regretté le choix d'Eiffage (beaucoup plus cher que Norpac) indiquant au moment du vote qu'il avait suivi les élus de la Communauté Urbaine qui avaient "préféré le beau au raisonnable".En juillet 2012 (donc avant la mort de Pierre Mauroy), Pierre de Saintignon, vice président de LMCU en charge du dossier naming, qui était présent ce lundi à la conférence de presse avait indiqué à l'Express que donner le nom de Pierre Mauroy n'était pas une bonne idée : "Mais il n'aime pas le foot ! Plutôt le stade Jacques Delors, alors... Non, nous cherchons un nom qui vante la grandeur de la région".