Jean-Pierre Decool, député apparenté UMP, propose que les panneaux de signalisation soient désormais bilingues français-flamands dans le Nord pas-de-Calais ou au moins en Flandre française (de Lille à Dunkerque).
En Bretagne, au Pays basque ou en Alsace, c'est courant. des panneaux de signalisation bilingues. Français + langue régionale. Pourquoi pas le flamand ? Langue parlée et reconnue officiellement dans le Dunkerquois (Flandre maritime), enseignée dans certaines écoles, le flamand ne se trouve pas sur les panneaux routiers ou autoroutiers. Jean-Pierre Decool, député de Flandre maritime, trouve cette situation anormale et en a proposé l'idée au ministre de l'Intérieur.
Ce vendredi, sur France 3 Nord Pas-de-Calais, il a défendu cette idée. Il parle notamment d'argument économique (proximité des Flandres belges) et touristique.
La langue flamande est parlée par environ 50 000 personnes dans le Nord Pas-de-Calais. Cette langue est différente du Néerlandais, même si elle lui ressemble. Voici la question complète posée par le député au ministre de l'intérieur
"M. Jean-Pierre Decool attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la prise en compte de la langue flamande dans la signalisation directionnelle du réseau routier national en Flandre française.
L'ensemble des études scientifiques réalisées sur le sujet dans l'Union européenne démontre que la double signalétique ne présente aucun danger pour les automobilistes. L'une d'entre elles, réalisée en 2000 par l'institut de recherche en transport de l'université de Leeds en Angleterre pour le compte de l'assemblée du Pays de Galles, établit ainsi qu'en présence d'un affichage conçu correctement, il n'existe strictement aucune différence dans le temps de réponse des automobilistes pour saisir une information selon qu'elle est affichée sur un panneau monolingue ou bilingue. Au demeurant, les réalités de terrain viennent sans conteste confirmer cet enseignement. En effet, voici déjà plusieurs décennies que les départements bretons ont mis en place une signalétique bilingue sur le réseau routier qui relève de leur compétence, ce qui ne s'est nullement traduit par une augmentation du nombre des accidents. De même, le recours systématique à cette forme de signalisation sur les autoroutes de nombreuses régions d'Europe (Pays basque sud, Pays de Galles...) ne pose aucun problème en termes de sécurité. Le blocage constaté dans notre pays sur cette question semble donc beaucoup plus culturel ou idéologique que technique. Enfin, un récent rapport du Comité consultatif pour la promotion des langues régionales rappelle que les langues transfrontalières comme le flamand occidental « relèvent d'une responsabilité incontournable de la République ». En outre, le contrat de rayonnement touristique présenté le 14 juin dernier par les Pays de Flandre affirme que « la langue flamande est un élément de distinction du territoire » et qu'elle « doit avoir un rôle dans le développement touristique ». Sachant que la Flandre française est traversée par deux routes nationales, l'A16 et l'A25, et que sur cet espace, la langue régionale flamande est en usage en plus du français, il lui demande dès lors quelles mesures il envisage de prendre afin que la langue flamande trouve enfin la place qui lui revient sur ce réseau routier."