Nommé mi-octobre à la tête de Valenciennes, dernier de Ligue 1 qui reçoit Evian/Thonon ce samedi pour le compte de la 11e journée, Ariël Jacobs s'attelle depuis à redonner confiance à son groupe pour le sortir de la zone rouge.
"Au départ, on parle, on encourage, c'est plutôt un coaching positif. La confiance, c'est un élément sur lequel on insiste beaucoup", explique le technicien belge. Un choix payant au vu du comportement de ses joueurs, décomplexés et pas chamboulés par un scénario longtemps défavorable samedi dernier à Rennes (2-2 après avoir été mené 2-0).4 jeunes en défense
Le remplaçant de Daniel Sanchez a également décidé de rebattre les cartes en alignant notamment Masuaku et Da Silva au détriment de Mater et Saez. Résultat, un secteur défensif avec six jeunots devant Penneteau.
Je n'ai jamais joué la carte des jeunes parce que ça faisait bien.
"Mais dans ma carrière, je n'ai jamais joué la carte des jeunes parce que ça faisait bien", jure Jacobs. "Peu importe l'âge, il fait ses choix par rapport à ce qu'il voit à l'entraînement", corrobore Tongo Doumbia.
Le "conseil des sages"
Autre nouveauté émanant de celui qui a emmené Anderlecht et Copenhague au titre national lors des dernières saisons, la création d'un conseil des sages. Une entité constituée de quatre joueurs désignés par leurs pairs et représentant jeunes, anciens, joueurs français et étrangers du groupe, réunie une fois par mois pour discuter avec l'entraîneur.
"Il n'y aura pas de discussion tactique. On y parlera de problèmes pratiques dans la vie commune au quotidien", explique Jacobs.
Un homme à poigne
Car aussi froid qu'il puisse paraître, l'expérimenté entraîneur semble ouvert à la discussion. "Il est très humble et à l'écoute, se réjouit le préparateur physique Raphaël Fèvre. Après, avec les joueurs, il est très précis sur ce qu'il demande et il sait exactement ce qu'il veut voir."
Il sait exactement ce qu'il veut voir.
A l'entraînement, le sexagénaire sait donc donner de la voix si besoin. "Il fallait quelqu'un qui a de la poigne, et le coach est tout à fait capable de tenir ce rôle, juge Arthur Masuaku. Il est présent, nous parle et nous encourage beaucoup, mais s'il doit crier, il va le faire."
Il nous a responsabilisés.
Et pour l'heure, les joueurs adhèrent, même si les règles du jeu ont changé. "Aujourd'hui, elles sont beaucoup plus strictes, expliquait il y a peu Lindsay Rose, mais il nous a aussi responsabilisés en nous faisant comprendre que c'était à nous, joueurs, de choisir notre destin commun."
De la continuité, aussi
Dans le Nord, Jacobs ne va pas non plus tout révolutionner. Sa vision semble être dans la lignée joueuse de ses prédécesseurs Montanier et Sanchez. "Même en étant mal classé, il y a cette volonté de jouer et de produire du jeu", explique le joueur Marco Da Silva.
"On est toujours un peu entraîneur comme on était joueur, confie le technicien, qui évoluait au poste d'attaquant. Alors si le foot est de plus en plus tactique et physique, il reste avant tout technique."
Je ne pense pas que mon arrivée soit un électrochoc.
Et collectif, ne cesse-t-il de rappeler: "Je ne pense pas que mon arrivée soit un électrochoc, lance Jacobs. Il nous reste 28 finales de Coupe, et si on réussit au bout, ce sera grâce au travail de tout le monde."