Les salariés de Calaire Chimie, assignés en référé à Boulogne-sur-Mer, notamment par la direction du repreneur de leur usine, qui réclame leur expulsion, seront fixés sur leur sort mercredi, a-t-on appris mardi auprès de leur avocate.
Une assignation avait été délivrée à l'encontre de M. Tanfin, secrétaire du comité d'entreprise à la requête de la société Synthexim. Deux autres assignations ont été délivrées à l'encontre de deux délégués syndicaux CGT et FO, à la requête des administrateurs judiciaires et du mandataire judiciaire. Tous trois occupent leur usine de Calais.
Leur avocate, Virginie Quénez, a souligné à l'audience "le contexte des salariés qui vivent cette procédure depuis le mois de mai 2013". "Le droit de grève est un droit individuel, afférent à chacun des salariés", a rappelé Me Quénez, qui "comprend mal pourquoi M. Tanfin a été assigné par la société
Synthexim".
Elle a d'autre part estimé que les autres requérants n'étaient "pas fondés à agir", car leur mission a pris fin avec "le jugement du 24 octobre prononçant la liquidation judiciaire".
111 licenciements
Quelques dizaines de salariés se relaient pour occuper les lieux "pour faire part de leur mécontentement", et "montrer qu'ils sont présents, qu'ils attendent des réponses". Ils attendent également de l'Etat qu'il intervienne pour améliorer le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi). Le plan social va supprimer 111 emplois sur 197, selon les syndicats.Les personnes visées mardi par cette demande d'expulsion "ont pris l'engagement de laisser entrer les 34 salariés qui vont être repris par Synthexim, pour qu'ils puissent accéder au site".
Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer avait validé le 22 octobre la reprise de Calaire Chimie par Synthexim, une décision contestée par les salariés qui se sont mobilisés pour la création d'une Scop (coopérative ouvrière). La reprise est effective depuis le 1er novembre.
Calaire Chimie, spécialisée dans la fabrication de composants chimiques, liquides et solides pour l'industrie pharmaceutique, avait été placée en redressement judiciaire le 28 mai.