Un boulevard s'ouvre devant Cristiano Ronaldo dans le sprint final au Ballon d'Or : le vote, étendu jusqu'au 29 novembre, permet d'inclure son triplé en barrage retour, Franck Ribéry vient de se blesser et Lionel Messi adoube CR7.
Jusqu'ici les débats semblaient serrés entre Ribéry et Cristiano Ronaldo, une succession de blessures ayant distancé Messi pour le trophée qui sera remis le 13 janvier au Palais des Congrès de Zurich. Mais la Fifa a étendu au 29 novembre un vote qui devait initialement s'arrêter le 15 novembre. Un porte parole de la Fifa avait expliqué à l'AFP mercredi que trop peu de réponses du collège de votants (sélectionneurs, capitaines des sélections,
journalistes) étaient parvenus à temps. Et la Fifa de préciser que les votes déjà parvenus pouvaient même être changés.
L'élargissement de la fenêtre des votes pénalise Ribéry, qui avait pour lui un triplé championnat-coupe d'Allemagne-Ligue des champions au printemps dernier, couronné par un prix du joueur UEFA décerné fin août. Mais le milieu offensif du Bayern Munich n'a pas été le héros des barrages ultra médiatisés de la Coupe du Monde.
Côte fracturée pour Ribéry
Pour les Bleus, le sauveur se nomme Mamadou Sakho, défenseur du PSG auteur d'un doublé (de nouvelles images montrent qu'il ne s'agit pas d'un but contre son camp ukrainien pour le 2e) lors de la remontée historique 3 à 0 au retour contre l'Ukraine, qui avait gagné 2 à 0 à l'aller à Kiev.Ribéry n'a pas marqué, alors que mardi soir Cristiano Ronaldo, avec son triplé, a terrassé à lui seul la Suède de Zlatan Ibrahimovic, auteur lui d'un doublé en vain (3-2). Sans oublier que le joueur du Real Madrid avait déjà inscrit le but du Portugal au barrage aller (1-0).
Pour briller, il restait à Ribéry deux matches: un choc de Bundesliga contre Dortmund samedi et un déplacement au CSKA Moscou mercredi (le 27, deux jours avant la clôture du vote). Mais la nouvelle est tombée jeudi: "Kaiser Franck" souffre d'une côte fracturée après les duels musclés contre les
Ukrainiens mardi soir. Cette blessure le prive déjà du match au sommet contre Dortmund, revanche de la dernière finale en Ligue des champions, et le rend incertain pour le déplacement à Moscou.
Et, toujours ce jeudi, Messi, quadruple tenant du Ballon d'Or, vient de reconnaître implicitement qu'il était battu dans la course à un 5e trophée en 2014, encensant CR7. "Voilà longtemps qu'il (Cristiano Ronaldo) fonctionne sur ce rythme et qu'il soit à son meilleur niveau ou un peu en-deçà ne change rien à son efficacité", a dit la "Puce" dans le journal espagnol Marca.
"Complot anti-Messi"
Javier Mascherano, équipier de Messi en club, au Barça, semble même s'être fait à l'idée que son compatriote ne serait pas sacré une nouvelle fois. "Leo n'a pas besoin d'un Ballon d'Or pour être heureux", a glissé l'Argentin en conférence de presse jeudi.D'autres n'ont pas fait dans la diplomatie. "Complot Anti-Messi", titrait ainsi jeudi le journal catalan Sport, estimant que "la Fifa a changé les règles".
Rarement Ballon d'Or aura autant fait parler que cette année. Fin octobre, une vidéo du président de la Fifa Joseph Blatter devant un parterre
d'étudiants de l'Université d'Oxford, où le dirigeant suisse comparait Ronaldo à "un commandant sur le terrain", avait soulevé buzz et immense polémique, provoquant même la colère du gouvernement portugais pour cette "caricature". Blatter avait même dû s'excuser sur Twitter. Le sujet reste sensible. Mardi, sur son compte Twitter officiel, Blatter a félicité le Portugal pour sa qualification au Mondial-2014 avec un "fantastique Cristiano". Puis dans un autre envoi quelques minutes plus tard, le boss du foot mondial a rappelé que les trois finalistes du Ballon d'Or seraient dévoilés le 9 décembre et a également insisté: "les sélectionneurs, capitaines et médias votent, pas moi". Jusque là CR7 n'a gagné qu'un Ballon d'Or, en 2008.