Une centaine de salariés de La Redoute, sur le site de La Martinoire à Wattrelos (Nord), ont cessé le travail jeudi matin pendant environ deux heures pour dénoncer le plan de reprise annoncé mercredi par Kering, a-t-on appris de source syndicale.
"Ce jeudi matin, aux alentours de 10H00, une centaine de salariés de La Martinoire ont débrayé pour dénoncer le plan de reprise annoncé (mercredi) en comité d'entreprise extraordinaire", a indiqué la CGT de La Redoute dans un communiqué."Un peu avant midi, chacun est retourné dans son secteur bien décidé à convaincre tous les collègues de l'importance de réussir la prochaine manifestation le 13 décembre (...) à Roubaix", est-il ajouté dans le communiqué.
"Une centaine de salariés ont débrayé de façon spontanée par rapport à l'annonce de Kering concernant (les repreneurs) Nathalie Balla et Eric Courteille", a déclaré le délégué syndical (CGT) Fabrice Peeters.
La direction de La Redoute n'était pas joignable dans l'immédiat.
"On nous prend pour des c..."
"On nous prend pour des c..., tout simplement. On a une PDG qui dépose un dossier le samedi et le mercredi elle est retenue, alors que depuis juillet, Kering nous dit que c'est un processus long parce qu'il faut étudier les dossiers de façon sérieuse... cela ne fait pas très sérieux", a-t-il poursuivi.
"Et si jamais les estimations qui sont dans ce projet s'avèrent fausses et que les pertes annoncées sont pires que prévues, qu'est-ce qui se passe pour les salariés ? Il y aura une vague de licenciements ?", s'interroge le responsable syndical.
"On veut que (les dirigeants) de Kering nous prouvent qu'ils ont confiance en ce projet et qu'ils mettent de l'argent sur un compte réservé aux salariés. Et si au bout d'un certain nombre d'années, que l'on définira ensemble, tout le monde est encore au travail, Kering récupèrera son argent", propose M. Peeters.
Kering a annoncé mercredi être entré en négociations exclusives avec Nathalie Balla, PDG de La Redoute depuis 2009, et Eric Courteille, autre haut responsable de Kering.
Leur projet "entend maintenir l'activité de La Redoute dans son bassin d'emploi historique (le Nord) et minimiser autant que possible les conséquences sur l'emploi", ont précisé les repreneurs, alors qu'au moins 700 suppressions de postes avaient été évoquées fin octobre par le directeur financier de Kering devant les syndicats.