Le 16 janvier, sortira "Je vous laisse juges..." de Luc Frémiot aux éditions Michel Lafont. Un ouvrage à mi-chemin entre histoires vécues et essai sur la justice.
Les habitués des questions judiciaires du Nord connaissent le nom de Luc Frémiot pour son action en tant qu'avocat général. Mais il s'est révélé au grand public français et même canadien ou japonais, pour son action contre les violences conjugales. Son plus grand "fait d'armes" : l'acquittement d'Alexandra Lange. Cette femme a égorgé son mari après des années de violences physiques et mentales. Lors de son procès, Luc Frémiot l'aide à raconter son calvaire et requiert l'acquittement. L'accusée ressort libre.
Son combat contre les violences conjugales
Mais ce n'est pas cette histoire que raconte Luc Frémiot dans son livre. Il multiplie les exemples de violences qu'il a dû "traiter". "J'ai souhaité en parler en donnant de la couleur aux faits. On parle souvent des violences faites aux femmes de manière trop éthérée. il faut arrêter d'asceptiser", déclare l'homme qui a fait sien le combat contre les violences conjugales. Grâce à son approche du problème (il plaçait les maris violents dans des centres d'hébergement de SDF), les statistiques de récidive dans le Nord-Pas de Calais ont chuté : 6% contre 30% dans d'autres régions. Mais cela n'a pas été une évidence pour tout le monde et il raconte ce parcours semé d'embûches.L'envie d'écrire
Mais le livre de Luc Frémiot va au delà. Il propose sa vision du monde judiciaire, avec ses imperfections. "J'ai voulu donner un aspect plus humain, souvent les gens ont une vue faussée de son fonctionnement et des hommes qui y travaillent", revendique le magistrat. Et il nous donne à voir au travers de ses anecdotes, une justice comme "une vieille femme à moitié aveugle", une institution sacralisée mais mal en point.Loin d'être un essai ennuyeux, c'est un ouvrage plein d'humour dans lequel on redécouvre des faits divers vu du perchoir. "J'ai toujours aimé écrire, j'avais envie de faire part de mon expérience(...) Je suis un homme de communication, j'aime parler aux jurés à l'oral, mais j'apprécie l'écriture en complément", confie l'avocat général qui travaille déjà à son deuxième livre.