La célèbre bière des trappistes de Rochefort en Belgique était peut-être menacée de disparaître aux dépens d'intérêts industriels, un ministre vient de voler à son secours. Problème: cette décision pourrait coûter plus de 400 emplois à long terme. Explications.
Elle est l'une des six bières trappistes produites au Royaume de Belgique. La célèbre Rochefort, brassée depuis 1595 dans l'abbaye Saint-Rémy près de Namur, vient de remporter un bras de fer juridique avec le groupe Lhoist Industrie.
Les moines trappistes de Rochefort se sont opposés via un recours au projet du groupe industriel d'approfondir la carrière de la Boverie à Jemelle, où est puisée l'eau utilisée pour produire la bière.
L'exploitant Lhoist Industrie avait déposé en octobre une demande de permis pour des tests de pompage en vue d'un approfondissement, puis s'est vu opposer un recours par l'abbaye Saint-Rémy. Recours entendu et donc permis rejeté par le ministre wallon de l'Environnement Philippe Henry. Ce dernier préfère préserver la nappe phréatique située sous cette carrière, et ainsi garantir la qualité de l'eau qui sert à produire la célèbre bière.
De la bière, ou des emplois ?
Le groupe industriel avance, lui, que cette décision de ne pas agrandir la carrière menace 468 emplois directs et indirects dans les 10 ans. Cette carrière de la Boverie doit fermer en 2015, le temps de voir venir pour Lhoist Industrie selon le ministre.Ce dernier considèrerait, selon nos confrères Outre-Quiévrain, que les 245 emplois générés par la bière sont bien plus durables. Philippe Henry appelle cependant les deux parties à négocier, une extension de cette carrière pouvant se faire par l'Est.
La presse belge rapporte que le groupe Lhoist Industrie pourrait probablement saisir le Conseil d'Etat pour obtenir gain de cause.
Une trappiste belge menacée, oui, c'est une affaire d'Etat...