On estime à 6500 à 7000 résidents français, hébergés dans des structures pour personnes handicapées en Belgique. Faute de places ou en quête de structures plus adaptées, ils ont rejoint un pays où l'approche du handicap est différente. Mais aujourd'hui, cet exode fait polémique.
Marie-Arlette Carlotti, ministre délégué au handicap, s'est indignée début janvier du nombre de Français handicapés hébergés en Belgique. Dans une interview au journal Le Monde, elle dénonce des "boites à français(...)mal contrôlées". Le territoire belge permet effectivement de construire des structures qui n'accueillent que les Français, les aides versées étant plus importantes que les aides wallonnes, certains buisnessmen se sont lancés dans le secteur.La législation belge est plus souple pour la création de structures de ce type. Par ailleurs, l'approche wallone du handicap est plus sociale que médicale, ce qui fait que le personnel et le matériel sont différents et bien souvent moins coûteux qu'en France.
L'agence Wallone pour l'indépendance des personnes handicapées (AWIPH) se charge de contrôler ces structures. Pour elle, contrairement à ce qui est affirmé par la ministre française, les lieux d'accueil inadaptés sont peu nombreux. Il parle de 20 plaintes pour 7000 personnes en 2012. Si certains ont fait passer leurs finances avant le bien être des personnes handicapées, la majorité essaieraient de concilier les deux de façon plutôt heureuse.
Selon le directeur des audits de l'AWIPH, et Isabelle Resplendino, représentante de la Concertation des 4 associations : AFrAHM, (Association Francophone d’Aide aux Handicapés Mentaux) AP3 (Association de Parents et de Professionnels autour de la Personne Polyhandicapée, APEM-T21, (Association de Personnes porteuses d’une Trisomie 21, de leurs parents et des professionnels qui les entourent) et APEPA, (Association des Parents pour l’Épanouissement des Personnes avec Autisme), il faut avant tout se rendre compte, que le coeur du problème est le manque de places ou de structures adaptées en France.
Un reportage d'Hélène Tonneillier et Antoine Morvan
Pour améliorer la coopération entre les deux pays, en novembre un accord a été signé pour que soit réalisé des contrôles conjoints. Par ailleurs, l'AWIPH appelle les départements qui ont en charge les aides aux personnes handicapées, à venir sur place et exprimer plus clairement leurs exigences.