La Redoute : CFDT, CGT et SUD n'ont pas signé le protocole d'accord, malgré l'ultimatum

Les syndicats CFDT, CGT et SUD ont refusé vendredi de se plier au nouvel ultimatum des futurs repreneurs de La Redoute et de signer le protocole d'accord du plan social, ouvrant la voie à un recours au tribunal de commerce. 

"SUD, CGT et CFDT se sont prononcés contre la signature et les salariés sont prêts à aller jusqu'au bout", a indiqué à la presse Fabrice Peeters, délégué CGT, alors que l'actionnaire Kering avait conditionné la cession de l'entreprise à deux de ses cadres à un accord sur les mesures sociales d'accompagnement.

Les salariés sont prêts, selon M. Peeters, à "continuer à faire pression sur le groupe Kering et la famille Pinault pour qu'ils rajoutent quelques millions pour
arriver à la hauteur des revendications". "On ne cède pas à la pression, on ne cède pas au chantage, tout ce qui va arriver dans les jours, dans les semaines qui viennent, il n'y aura qu'un seul responsable, c'est François-Henri Pinault et personne d'autre", a-t-il ajouté.

Ultimatum

"C'est François-Henri Pinault qui est responsable de tout ce qui se passe dans cette entreprise, c'est lui qui a vidé les caisses pendant des années, c'est lui qui l'a mis au fond du trou et c'est lui qui maintenant est prêt à l'abandonner avec 2.400 salariés, c'est certainement pas la faute des syndicats et des salariés qui défendent leur avenir", a-t-il poursuivi.

"Je crois au combat des salariés, et je me dis que si on reste déterminés et soudés, on peut gagner encore beaucoup de choses", a-t-il conclu, expliquant que les syndicats restaient "prêts à signer à condition que les revendications des salariés soient atteintes".

"Il ne fallait pas signer parce que Pinault il a les sous", a déclaré en larmes une salariée ayant 40 ans d'ancienneté au sein de l'entreprise. "Ils me retirent
mon plan épargne, ma mutuelle, j'en suis à 896 euros par mois
", a-t-elle ajouté.

Kering (ex-PPR) a engagé la cession de La Redoute à Nathalie Balla et Eric Courteille, respectivement PDG de La Redoute et secrétaire général de sa maison mère Redcats, pour se recentrer sur le luxe. Ces derniers ont annoncé le 9 janvier la suppression de 1.178 des 3.437 postes de La Redoute.
Mercredi, l'actionnaire Kering avait annoncé qu'en l'absence d'accord majoritaire des syndicats sur le plan de modernisation des futurs repreneurs, il ne "continuerait pas à financer les pertes de La Redoute".

Réaction de la direction

Les futurs repreneurs avaient lancé un nouvel ultimatum vendredi matin jusqu'à 14H00 pour la signature du protocole d'accord sur les mesures sociales. "En l'absence d'accord majoritaire sur le socle de mesures sociales et en anticipation de l'arrêt du financement de l'exploitation de La Redoute par Kering, la direction a l'obligation d'informer le président du tribunal de commerce de Lille des difficultés financières auxquelles est confrontée l'entreprise", ont déclaré les repreneurs dans un communiqué.

"(Les repreneurs) Nathalie Balla et Eric Courteille ont informé le tribunal de commerce du refus de signer des syndicats qui conditionnait les montants alloués", a indiqué une source proche de la direction, qui ne s'est pas prononcée sur ce que déciderait le tribunal de commerce.
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