La direction du site logistique de La Redoute à Wattrelos (Nord) a annoncé ce vendredi la suspension de son activité après deux cas de suspicion de Covid-19, une décision réclamée depuis plusieurs jours par les syndicats.
Jeudi, deux salariés avaient présenté des symptômes proches du Covid-19. "A la suite des inquiétudes suscitées par cette situation, la direction a décidé de suspendre temporairement l'activité du site logistique", a-t-elle annoncé dans un communiqué, assurant que "la santé de ses collaborateurs est la priorité absolue".
Cette décision était réclamée depuis plusieurs jours par les syndicats, qui estimaient que les conditions de sécurité sanitaire n'étaient pas réunies. Mardi, une vingtaine de salariés avait ainsi refusé de prendre leur poste.
"On aurait voulu la fermeture bien avant. Ils mettent en danger les salariés", a déclaré Nordine Ouali, représentant FO. Selon lui, le site est fermé jusqu'à lundi mais la direction "fait culpabiliser les salariés" et a lancé un appel aux volontaires pour aller travailler lundi.
"Les volontaires seront payés normalement, ceux qui refusent seront au chômage partiel, soit 84% de leur salaire", assure-t-il. "On veut la fermeture totale jusqu'à nouvel ordre", a confié Smaïl Bella, représentant CGT. "On n'est pas une entreprise vitale pour la société. Le mieux pour éviter la propagation du virus c'est que tout le monde reste chez soi."
"Mesures d'hygiène renforcées"
Face à l'inquiétude des salariés, la direction avait instauré des "mesures d'hygiène renforcées", avec notamment "des plages horaires réduites et aménagées" et "des postes de travail espacés de plus d'un mètre 50". Mais jeudi, FO et la CGT avaient annoncé avoir lancé un droit d'alerte, jugeant insuffisantes ces mesures.
"Nous avons des motifs raisonnables d'estimer que la santé des salariés est mise en danger" et malgré la réduction du nombre de salariés par équipe, "nous sommes plus de 50 à travailler chaque jour sur le site. Nous travaillons à proximité des uns des autres entrainant de fait des contacts rapprochés", avaient-ils souligné.
"Le bâtiment est clos, sans aucune fenêtre ni ventilation. Nous ne disposons pas de masques. Les lingettes qui nous servent à nettoyer les postes sont inadaptées. La propagation du virus peut se faire par les surfaces ou les articles que nous sommes amenés à toucher".
Un CSE extraordinaire par téléphone devrait se tenir samedi. Selon les syndicats, le site emploie au total 500 personnes, qui travaillent en ce moment par équipes de 50.