La Redoute : nouvel ultimatum des repreneurs qui menacent d'aller au tribunal de commerce

Les repreneurs de La Redoute ont lancé un nouvel ultimatum aux syndicats, leur donnant jusqu'à vendredi 14H00 pour signer le protocole d'accord du plan social, sans quoi ils saisiraient le tribunal de commerce, ont affirmé plusieurs sources syndicales.

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"La direction a dit +14H00 ou tribunal de commerce+", a indiqué à l'AFP Fabrice Peeters, délégué syndical CGT de La Redoute, en marge d'un CE consacré au plan de reprise, à Roubaix (Nord).

"Nathalie Balla et Eric Courteille (les deux repreneurs, ndlr) sont venus ce matin, ont posé l'ultimatum à aujourd'hui 14H00, et sont repartis", a ajouté Fabrice Peeters. Les syndicats ont quitté le comité d'entreprise peu après qu'il eut débuté, à l'exception de la CFE-CGC, a rapporté Nora Miloudi, secrétaire du CE.
"On nous menace de tribunal de commerce, d'une éventuelle fermeture et compagnie, donc, les syndicats ont quitté la salle pour dénoncer ce chantage", a réagi M. Peeters. "On est assez responsables et assez grands en tant que syndicats pour prendre des décisions seuls et pas sous la pression que Kering est en train de mettre sur l'ensemble des salariés et des syndicats", s'est offusquée de son côté Nora Miloudi.

Protocole d'accord refusé par la base

La représentante syndicale a déploré le refus de la direction de reprendre les discussions avec les syndicats après les contre-propositions avancées jeudi par la CFDT et Sud. Selon elle, des délégués de la fédération de la CFDT sont venus jeudi soir au siège de La Redoute pour inciter à signer l'accord.
"Ici on n'est pas chez Mory Ducros, chez Sanofi. On est responsable. On n'est juste pas bien parce qu'on n'a pas envie que cette boîte ferme", a-t-elle déclaré.

Elle a réaffirmé que les syndicats s'en tenaient au vote de la base, consultée jeudi, et qui a refusé la signature du protocole. Le protocole d'accord de la direction sur les mesures d'accompagnement social, pour lequel Kering espérait un accord majoritaire jeudi soir, prévoit notamment 20.000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires et 750 à 1.200 euros par année d'ancienneté en fonction des cas, des porpositions insuffisantes
pour la plupart des syndicats.
La CFE-CGC s'est dite prête à signer cet accord, mais sa signature seule ne suffit pas. Les syndicats CFDT et SUD ont fait jeudi matin des concessions, espérant faire revenir la direction à la table des négociations, mais sans succès jusqu'à présent. En l'absence de signature, "une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire" devant le tribunal de commerce fait "partie des scénarios possibles", selon Me Mario Califano, avocat des salariés.

Jointe au téléphone, la direction du groupe Kering, actionnaire de La Redoute, n'a pas souhaité faire de commentaire. La direction de La Redoute n'était, elle, pas joignable dans l'immédiat.
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