La Redoute : la CFDT explique pourquoi elle a signé l'accord avec la direction

Voici les trois principales raisons qui ont conduit, la CFDT, selon elle a signé l'accord : 

  • Risque avéré de dépôt de bilan sans signature de l'accord
  • Garantie sur la fiducie (180 millions d'euros) mise en place pour les salariés
  • Report à plus tard d'une nouvelle organisation du travail

L'actionnaire Kering (ex-PPR) a engagé la cession de La Redoute à Nathalie Balla et Eric Courteille, respectivement PDG de La Redoute et secrétaire général de sa maison mère Redcats, pour se recentrer sur le luxe. Ces derniers ont annoncé le 9 janvier la suppression de 1.178 des 3.437 postes de La Redoute.

Kering avait subordonné l'avenir de La Redoute à la signature majoritaire, par les syndicats, d'un protocole d'accord sur les mesures sociales accompagnant le plan de modernisation des futurs repreneurs. Sans signature, il menaçait d'arrêter de financer les pertes de La Redoute,
et MM. Balla et Courteille de retirer leur offre.

Après plusieurs reports, la direction avait fixé un nouvel ultimatum à lundi 19H00, faisant planer la menace d'un dépôt de bilan.

Un document envoyé ce week-end par l'administrateur judiciaire "a prouvé qu'on pouvait aller au dépôt de bilan", a expliqué M. Blanquart, responsable CFDT.

La section CFDT de La Redoute a voté dans la matinée la signature du protocole d'accord, "un crève-coeur" selon le délégué, après avoir obtenu des garanties sur la fiducie mise en place pour les salariés et reporté à plus tard les discussions sur une nouvelle organisation du travail.


Réactions

"C'est l'incompréhension la plus totale", a réagi Fabrice Peeters, délégué CGT, rappelant que jeudi encore, 500 à 700 salariés avaient manifesté à Wattrelos (Nord) contre la signature.

La CGT et Sud jugeaient le protocole d'accord insuffisant, demandant notamment 40.000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires, contre 20.000 proposés par la direction.

La cession sera effective "après recueil de l'avis du comité d'entreprise", a indiqué la direction, rappelant que Kering versera alors 315 millions d'euros aux futurs repreneurs pour moderniser les plateformes logistique et informatique de La Redoute.

Les salariés se sont profondément divisés ces derniers jours, entre partisans du protocole d'accord, rassemblés dans le collectif "Signez pour la Redoute", et détracteurs.

Entre colère et abattement. Ce mardi matin, à la Martinoire, aucun salarié n'a souhaité s'exprimer devant les caméras. Encore sous le choc du geste de la CFDT hier. Ici, deux postes sur trois seraient concernés par le plan social. La fracture entre les dirigeants de ce syndicat et ses adhérents semble consommée.

Hier, le délégué central de la CFDT a signé le protocole d'accord sur le plan social. Alors qu'il avait refusé de le faire avant le week-end. Un ralliement contre sa propre base qui voulait continuer le combat.


En assemblée générale à la Martinoire, les 200 grévistes présents réunis par la CGT ont décidé de voter la suspension du mouvement. Mais restent vigilants. Le financement de la Redoute dans les mois qui viennent pourrait selon leurs informations ne pas être assuré.




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