Selon La Voix du Nord, un match de championnat de première division Escaut entre Crespin et l'OMCA (Cambrai) a été annulé samedi car la capitaine d'une des équipes portait un voile et a refusé de l'enlever.
Samedi dernier, l'équipe féminine de l'Olympique des Membres de Cambrai Amérique (OMCA) se déplaçait à Crespin pour disputer un match de championnat de première division Escaut. Mais comme le rapporte La Voix du Nord, la rencontre n'a pas eu lieu. En cause : le voile porté par la capitaine de l'OMCA, Rajae El Motaouaktil. "Le président de Crespin nous a tout de suite interpellés pour nous dire qu’on ne pourrait pas jouer avec une fille voilée dans l’équipe, avant même qu’on ait vu l’arbitre", a expliqué Christophe Simpère, le président de l’OMCA, au quotidien nordiste. Son homologue de Crespin, lui, dit ne pas être intervenu. "C’est l’arbitre qui lui a demandé d’enlever son voile, comme il le fait pour les bijoux, c’est tout, c’est comme ça, c’est le règlement, il faut obéir à l’arbitre".
Rajae El Mataouaktil a refusé de retirer son voile et n'a donc pas pu entrer sur le terrain. L'OMCA n'ayant aucune remplaçante sur son banc, le match a donc été annulé. "Ça fait trois ans qu’elle joue comme ça et du jour au lendemain, on la prive de pratiquer son sport, sa passion", déplore son président auprès de La Voix du Nord. "Rajae est une fille bien, qui travaille dans le social, elle est chez nous depuis deux ans, elle a joué trente ou quarante matchs et n’a même jamais eu un carton jaune".
La FFF interdit le port du voile
Pourtant il y a deux ans, la Fédération Française de Football (FFF) a bel et bien interdit à ses licenciées le port du voile afin "de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité".Au début du mois de mars toutefois, l'International Football Association Board (IFAB) - l'organe garant des lois du ballon rond - a autorisé le port d'un couvre-chef lors des rencontres internationales, avec des consignes très strictes : il doit être collé à la tête, être en accord avec la tenue de la joueuse, ne pas être rattaché à son maillot, ne pas constituer un danger pour quiconque et n'avoir aucune partie qui dépasse.
Mais la FFF avait immédiatement réagi par un communiqué rappelant "son souci de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité qui prévalent dans notre pays et qui figurent dans ses statuts". "Dans ces conditions, (la FFF) maintient l’interdiction du port de tous signes religieux ou confessionnels.", avait-elle réaffirmé à cette occasion.