La mairie de Calais a demandé à la région Nord/Pas-de-Calais de faire évacuer deux camps de migrants installés sur des terrains qui appartiennent à cette dernière, a-t-on appris jeudi de sources concordantes, confirmant une information de Nord-Littoral.
Les deux campements de fortune, composés de tentes et de bâches, situés sur le quai de la Gironde, au bord d'un canal, et à l'entrée du port de Calais, sont constitués, pour l'un d'une bonne centaine, et pour l'autre d'environ 300 migrants qui proviennent de pays comme l'Erythrée, l'Irak, la Syrie ou l'Afghanistan, selon les associations. La mairie évoque notamment "des conditions d'hygiène et de salubrité qui ne sont pas acceptables" et une situation qui n'est plus gérable par la ville et les associations d'aide aux migrants.
Le nombre de migrants a-t-il doublé ?
"Ce qui a toujours été dit, c'est qu'on peut gérer une population comprise entre 150 et 250 migrants, ce qui était le cas jusqu'à présent", a indiqué la mairie, selon laquelle "on est passé de 250-300 migrants à un peu plus de 600 migrants" dans la ville et à ses abords, citant des chiffres des associations.La mairie a donc mis en demeure la région pour un des camps et entamé une procédure en référé pour le camp du quai de la Gironde, situé derrière l'hôtel de ville. En réponse, la région a envoyé, "il y a une douzaine de jours", un courrier au préfet, lui demandant "d'envisager une évacuation dans des conditions de dignité humaine qui siéent à ce type de situation", a indiqué le cabinet de Daniel Percheron, président de région (PS). "On espère que les interventions seront programmées le plus rapidement possible", a indiqué la mairie.
"Appel d'air ?"
"Le préfet a bien reçu un courrier de M. Percheron et va engager une concertation avec les collectivités concernées, les associations et tous les services de l'Etat", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais selon laquelle, "à ce jour, aucune date n'a été fixée pour une éventuelle évacuation".Si le nombre de migrants à Calais a été "multiplié par deux au cours des derniers mois", selon la préfecture, la faute en incombe, accuse la mairie UMP, à la circulaire Valls d'août 2012 pour les campements de Roms, qui s'applique "aux campements illégaux de façon globale" et a créé un "appel d'air". Cette circulaire oblige les autorités à "accompagner" les démantèlements, en réalisant un "diagnostic social" des populations en amont et en proposant éventuellement des solutions de relogement. "Les campements ont grossi en nombre de personnes mais pas en espace, donc on sent que ça commence à créer des tensions entre personnes et entre groupes", note Philippe Wannesson, militant associatif sur le terrain, qui évoque également des cas de gale "difficiles à traiter" du fait de la promiscuité.
Il espère que les migrants ne seront pas éparpillés lors d'une "énième expulsion", ce qui compliquerait encore davantage le traitement des maladies.