Une cinquantaine d'agriculteurs du nord de la France ont été contraints de détruire leur récolte de blé après avoir utilisé un produit de désherbage dont le principe actif était surdosé. Quinze agriculteurs concernés ont été identifiés en Picardie.
Une erreur d'étiquetage d'un prestataire a amené la société Dow Agrosciences à procéder au « rappel d'un lot de produits de désherbage », le Droid, auprès de 49 agriculteurs du Nord Pas-de-Calais et de Picardie. Le principe actif de ce produit de désherbage était surdosé dans le lot rappelé.
En Picardie, quinze agriculteurs sont concernés : cinq dans la Somme, plus précisément dans le Doullennais et le Vimeu, et dix dans l'Oise. Au total, ils ont dû détruire 600 hectares.
Une situation difficile à vivre pour ces exploitants, comme en témoigne François Magnier, directeur de la FDSEA de la Somme : « Ils sont en rage, parce qu’ils n’y sont pour rien. On sera là pour les soutenir moralement. Maintenant, il faut relativiser l’ampleur. Il n’y a pas de dommages sanitaires, un impact financier limité, mais moralement, c’est dur. »
Ils sont en rage, parce qu’ils n’y sont pour rien
« L'ensemble des agriculteurs a signé un accord de dédommagement », a précisé la porte-parole de Dow Agrosciences.
La porte-parole de DOW Agrosciences a invoqué une « mesure de précaution » à l'égard de ce produit, autorisé dans d'autres pays d'Europe, comme l'Espagne ou l'Italie, mais pas en France, et qui ne présente « pas d'impact ni sur l'environnement, ni sur les utilisateurs », selon elle.
« La sécurité de la chaîne alimentaire a bien fonctionné », a estimé Jean-Christophe Rufin, secrétaire général de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats exploitants agricoles) Nord Pas-de-Calais, qui a également qualifié la destruction des récoltes de « mesure de précaution ».
Dow Agrosciences devait mettre en place une « culture positive » sur les champs touchés, afin que « de nouvelles cultures puissent être réalisées dès septembre », selon la porte-parole.