La famille de Mehdi Nemmouche, arrêté vendredi dans l'enquête sur la tuerie du musée juif de Bruxelles, s'est dite dimanche "très choquée", après avoir appris la nouvelle "par la télévision". Le suspect interpellé vendredi à Marseille est en garde-à vue.
"On est très choqués. On n'est pas bien et on ne s'y attendait pas", a déclaré à la presse une tante de Mehdi Nemmouche, devant la maison d'un quartier résidentiel de Tourcoing (Nord), où l'homme de 29 ans a vécu quelque temps.
"On l'a appris ce matin aux infos", a-t-elle ajouté, décrivant son neveu, placé peu après sa naissance avant d'être hébergé par sa grand-mère à l'âge de 17 ans, comme "quelqu'un de gentil, d'intelligent, scolarisé, qui avait fait une année d'université", mais aussi "très discret" et qui "ne se confiait pas facilement".
La famille n'a "plus eu de contact avec lui" à partir du milieu des années 2000, alors qu'il était en détention.
La famille sans nouvelles depuis fin 2012
"Apparemment, il était dans une prison dans le sud. Nous, on ne savait plus rien. Il ne voulait pas donner de ses nouvelles, il ne voulait pas nous causer de problèmes", a expliqué un autre membre de sa famille, qui a requis l'anonymat.
A sa sortie de prison, fin 2012, la famille a "eu la surprise de le revoir. Il est venu faire un petit bonjour, pour nous rassurer, puis on ne l'a plus jamais
revu", a témoigné sa tante.
Il ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion...
"Il ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion (...). C'est forcément en prison" qu'il a pu se radicaliser, a-t-elle assuré.
Un point de vue confirmé par le procureur de la Républque de Paris, François Molins. L'homme, condamné à sept reprises et incarcéré cinq fois, notamment à Lille et à Toulon, "s'était illustré par son prosélytisme extrémiste et l'appel à la prière collective en promenade", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Le jeune homme était tombé à l'adolescence "dans la petite délinquance", mais son arrestation dans le cadre de l'enquête sur la tuerie du musée juif de Bruxelles, un "acte horrible, odieux", constitue "un fossé", a estimé l'un des membres de sa famille.