Le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, a appelé mercredi les quelque 900 migrants de Calais et de ses environs, pour l'essentiel souhaitant passer en Angleterre, à sortir de cette "impasse", en acceptant l'asile et un hébergement d'urgence en France.
"Les migrants à Calais sont aujourd'hui dans une impasse géographique et juridique. Le gouvernement britannique ne les laissera pas violer la loi et contourner nos dispositifs et les migrants ne sollicitent pas les dispositifs proposés par le territoire français", a déclaré le préfet, lors d'un point de presse organisé en préfecture, à Arras."Le gouvernement français est prêt à tendre la main, à faire un effort national",en mettant en place "un dispositif un peu exceptionnel", a poursuivi M. Robin, à l'issue d'une réunion avec des associations de soutien aux migrants.
"Les demandes d'asile seront traitées en urgence" par l'Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, ndlr), qui doit venir mener "le plus vite possible" une "action pédagogique auprès des migrants de Calais", a précisé le préfet.
L'État va également mobiliser des places d'hébergement d'urgence "sur le territoire national", en priorité pour les migrants qui en feront la demande, a affirmé M. Robin.
Cette "main tendue" est "la seule réponse, la solution qui va leur permettre de sortir de cette impasse calaisienne", a souligné le préfet.
"Si cette nouvelle initiative de l'État n'est pas suivie d'effet, je serai amené à procéder à une nouvelle évacuation", a-t-il prévenu, rappelant qu'il avait donné 48 heures aux migrants occupant le lieu de distribution des repas après le démantèlement le 28 mai de trois camps dans la zone portuaire de Calais pour en partir.
"Cet engagement n'a pas été respecté" et le nombre de migrants "a grossi", passant d'environ 150 à près de 250, a-t-il souligné. "Le gouvernement ne veut pas la reconstitution de Sangatte (centre d'hébergement fermé en 2002, ndlr) ou d'une jungle type 2009", a lancé M. Robin.
Le préfet a également déploré une "augmentation de la violence" à Calais et dans le Calaisis, où sont présents "entre 900 et 950 migrants", rappelant qu'un homme avait ouvert le feu sur deux migrants et que la police avait dû intervenir pour mettre fin à une "rixe entre chauffeurs routiers" et candidats à l'exil mardi.
Dans un communiqué transmis mercredi matin, des migrants ont menacé la poursuite de leur grève de la faim, entamée il y a une semaine, voire de "s'immoler par le feu" si les gouvernements français et britannique n'accédaient pas à leurs demandes de meilleures conditions d'accueil.
"Les migrants en situation irrégulière, occupant illégalement des terrains, n'ont pas à imposer leurs conditions", a répondu le préfet.