Lille : un magasin de musique dénonce les retards de paiement de l'Armée

L'Armée française est-elle un mauvais payeur ? C'est l'accusation lancée par deux entrepreneurs lillois qui fournissent des instruments de musique au Ministère de la Défense et qui déplorent de multiples retards.

Pierre Vicogne et Frédéric Langlet sont deux associés à la tête d'un magasin de musique lillois, Cuivres et Bois Instruments. Parmi leurs clients, le Ministère de la Défense. Un client qui a bien du mal à honorer ses factures en temps et en heure. Aujourd'hui, ils réclament 370 000 euros encore impayés. Une ardoise qui menace leur entreprise, dénoncent-ils. "A priori, les marchés, c'est toujours très compliqué avec l'Armée", explique Frédéric Langlet. "Aujourd'hui, on est dans une situation financière qui devient très critique, puisque ça ne se décante pas. On est aujourd'hui dans une situation, vis-à-vis des banques, qui devient très inquiétante".

De son côté, le Ministère de la Défense n'a pas encore souhaité s'exprimer à propos de cette affaire, qui dure depuis quatre années maintenant. Sur cette période, les litiges entre le petit magasin de musique lillois et l'Armée s'accumulent. De facturations en refacturations, les délais augmentent. A tel point que cet été, Pierre Vicogne et Frédéric Langlet sont assignés au tribunal par leurs créanciers. "Une société qui est payée avec 30 jours de retard a un risque de défaillance multiplié par 6", affirme Pierre Vicogne. "Quand on est à 60 jours de retard, c'est multiplié par 11. Nous, on a quasiment aujourd'hui 2 ans de retard." 

Comme les deux Lillois, de nombreuses entreprises éprouveraient des difficultés dans le règlement de leur contrat par le Ministère de la Défense. Un Ministère dont le budget s'amenuise année après année, mais qui reste tout de même le 3e poste de dépenses de l'Etat.